Reconnaissance de l'art, culture, objet d'art, invention technique, Jankélévitch, Alain, représentation du monde, Heidegger, Vincent Van Gogh, la Joconde, humanité, Paul Klee, Oscar Wilde, réalité, vérité
L'objet d'art est un des éléments fondateurs de la culture. Malgré des styles, des modes de fabrication, des types d'objets différents, toutes les sociétés manifestent leur goût pour l'art. Elles ne distinguent pas obligatoirement les objets d'art des objets techniques utiles : une poterie peinte de motifs, un masque rituel, une danse pour célébrer une fête, etc. Les artistes contemporains revendiquent aussi une agression des frontières entre objet d'art et objet technique, et entre les arts eux-mêmes. Malgré ce brouillage apparent des catégories d'objets, il faut savoir comment reconnaitre ce qui est artistique en eux.
[...] Et le plaisir est d'y revenir, car l'œuvre n'a jamais une seule signification. Le sens infini de l'œuvre d'art est à l'image de la vie Le but de l'invention technique est de mieux adapter l'homme au monde ; l'art repose au contraire sur une créativité soumise à aucune autre norme que les règles qu'il se donne pour rendre une matière spirituelle, et il provoque ainsi notre capacité à inventer. Nietzsche, dans La Naissance de la tragédie, insiste sur l'ivresse de l'artiste et celle du spectateur ; l'art exalte la force de surabondance de la vie. [...]
[...] se demande Hegel dans l'Esthétique. Par l'exemple de la peinture flamande du XVIIe siècle, il inverse l'idée du rapport représentatif de l'image au réel selon Platon : l'art fait apparaître une réalité dont on n'aurait pas eu l'idée sans son intervention. Il rend visible selon l'expression de Paul Klee, ce qui n'était pas perçu. Oscar Wilde dit, dans Le déclin du mensonge, prenant l'exemple des œuvres de Turner : À présent, les gens voient des brouillards. [ . ] Ils n'existèrent qu'au jour où l'art les inventa. Une œuvre d'art ne représente rien : elle crée son objet et elle est une pensée de l'être sous forme sensible, même si elle est figurative ce n'est pas par copie, mais par similitude. [...]
[...] Il crée le rapport entre les règles qui organisent l'unité de la forme et du contenu dans chaque œuvre. Achevée, elle peut devenir autonome par rapport à lui et s'imposer comme une chose existant pour elle-même et par elle-même. Une œuvre ressemble à un être vivant : elle est une totalité organique, matérielle, dont tous les éléments s'intègrent entre eux pour construire une réalité unique, qui subsiste par sa seule nécessité. Toute œuvre d'art est pensable aussi selon un second paradoxe : celui de son atemporalité. [...]
[...] L'art rend la matière et le corps intelligents Au lieu de séparer la matière et l'esprit, l'âme et le corps, l'art les unit : qu'est-ce qu'une suite de sons qui forment une mélodie ? Une spiritualisation de la matière. De phénomènes bruts, les bruits deviennent jeux de notes qui se répondent ou s'opposent qui s'entrelace avec les silences, qui font suite et répétition, tempo répété ou interrompu, etc. Quant à écouter, est-ce seulement entendre ? D'organe brut, l'oreille devient sensible et intelligente par l'écoute de la musique. [...]
[...] Une œuvre d'art existe donc par sa puissance formelle à provoquer notre liberté à inventer du sens indéfiniment, sans préoccupation de nos attentes, mais en nous étonnant toujours. [...]
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