Dissertation de philosophie sur le sujet suivant : Comment la culture, les arts et la créativité peuvent-ils rester les moteurs de la civilisation ?
[...] Car la culture, comprise en ce sens, procure les connaissances et les savoir-faire nécessaires à l'accomplissement d'œuvres techniques ou artistiques : les individus grâce à l'apprentissage d'une langue, et du patrimoine intellectuel et artistique de leurs ancêtres, ont une matière et des outils à partir desquels créer de nouvelles formes. La statuaire antique fut un tremplin de reviviscence culturelle en Europe lors de la Renaissance du XVème-XVIème siècle : grâce aux savoir-faire anciens, des formes nouvelles ont pu être créées, telles que le David de Michel-Ange (v. 1504) ou le Saint-Georges de Donatello (v. 1417). La culture forme donc les individus et les rend aussi capables d'exercer leur jugement. [...]
[...] Car la civilisation n'est-elle pas aussi une dynamique qui traverse une société humaine et qui la fait accéder à un stade supérieur d'elle-même ? La dynamique civilisatrice éloigne de l'état primitif en faisant grandir l'esprit des individus qui composent cette civilisation. Ainsi, il est légitime de se demander comment la culture, les arts et la créativité peuvent rester les moteurs de la civilisation : pourquoi une telle permanence de ces éléments dans le devenir d'une civilisation ? Comment ces ingrédients participent-ils, dans le même temps du processus civilisateur ? [...]
[...] Sans apprentissage de la culture à chaque génération, et donc sans transmission de ce patrimoine culturel, ce dernier se perdrait au cours de l'histoire, et une civilisation resterait au point mort indéfiniment . En ce sens, la culture se conçoit comme formation spirituelle, élévation du goût, de l'intelligence et de la personnalité des individus : elle permet de transmettre la culture au sens sociologique du terme, c'est-à-dire un patrimoine de connaissances diverses, de savoir-faire et d'œuvres techniques et artistiques. Elle est bien un moteur crucial du devenir d'une civilisation, en ce sens qu'elle est l'activité essentielle qui permet que ce patrimoine soit réappris à chaque génération à travers l'éducation, tant il est vrai qu'il ne se transmet pas par les gènes, mais qu'il s'acquiert par l'esprit. [...]
[...] Elle effectue une sélection lente et mûrement réfléchie de ce qu'elle choisit d'adopter et d'intégrer à sa substance. Cette intégration ne se fait d'ailleurs pas de manière brute, mais toujours au terme d'une « réinterprétation » de l'apport : Braudel ne parle-t-il pas d'autre chose que de ce que la tradition républicaine française appelle l'assimilation ? « Tous les jours, une civilisation emprunte à ses voisines, quitte à réinterpréter, à assimiler ce qu'elle vient de leur prendre. [ . ] Cependant, sollicitée, une civilisation peut rejeter avec entêtement tel ou tel apport extérieur. [...]
[...] » (Braudel, Grammaire des civilisations). Ainsi, transmettre ne suffit pas, il faut aussi échanger, questionner, critiquer et assimiler ce que nous apportent des civilisations voisines, mais également remettre en question notre héritage, non pour l'ignorer, le dilapider ou le refuser, mais pour mieux l'ancrer dans le présent et l'enrichir. Ainsi, les arts, les techniques, les œuvres et les connaissances qui forment une culture au sens sociologique doivent se transmettre pour rester les moteurs du devenir d'une civilisation : ils doivent se transmettre par l'éducation, c'est-à-dire par la culture au sens de formation individuelle et d'élévation de l'esprit. [...]
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