L'historien Pierre Nora: « Les lieux de mémoire » en 3 tomes : inventaire des lieux et objets dans lesquels se sont incarnés la mémoire nationale des Français.
Définition d'une commémoration : différentes formes, monuments, noms de rue, jour férié, manière d'ancrer dans vie quotidienne réelle, programmé à l'avance, institutionnalisé. Engagement de l'État (obligation pour les fonctionnaires) (...)
[...] A quoi servent les commémorations ? L'historien Pierre Nora: Les lieux de mémoire en 3 tomes: inventaire des lieux et objets dans lesquels se sont incarnés la mémoire nationale des français. Définition d'une commémoration : différentes formes, monuments, noms de rue, jour férié, manière d'ancrer dans vie quotidienne réelle, programmé à l'avance, institutionnalisé. Engagement de l'État (obligation pour les fonctionnaires). Décider de commémorer = enjeux de mémoire collective, éminemment politiques. A la fois du registre de l'imaginaire et de la réalité, retraduire en signes du présent le passé. [...]
[...] Elie Wiesel, qui parle de la soif de connaitre du désir d'apprendre de ceux qui n'ont pas connu le traumatisme en question. Une émotion qui nuit à la recherche de la vérité - Le but de l'étude de l'Histoire est aussi de rappeler l'Historicité des sociétés : normes, valeurs, idéaux, coutumes, faits sociaux sont historiques, c'est-à-dire construites, produites par un passé et donc transformables. Cependant, les commémorations figent, par leur simulacre, leur côté rituel, une conception de l'Histoire à un moment donné, sans le retour critique, mais en attribuant souvent à des personnages historiques des conceptions contemporaines. [...]
[...] CONCLUSION Perspectives internationales, les Américains champions des commémorations (Thanksgiving, Martin Luther King Day, 9/11 ) ? Méthodes différentes : moins de jours fériés, plus de monuments, peu de musées (cf. un musée de l'esclavage de Washington, DC en retard à cause de la crise et du retrait des financements privés). La fiction et le cinéma de plus en plus à l'oeuvre : des vecteurs de commémorations indépendant des États mais pas du sur-investissement émotionnel Vol 93 Papy fait de la Résistance en contre exemple). [...]
[...] - Catharsis (épuration des passions par le moyen de la représentation dramatique), cristalliser le traumatisme en un lieu, une date, un symbole (cf. le soldat inconnu). Cependant, difficile d'y associer le collectif même si étape nécessaire (cf. Elie Wiesel dans son débat avec Jorge Semprun sur leurs expériences communes à Buchenwald Se Taire est impossible, 1995). Nécessité psychologique. Des enjeux politiques nationaux - Démonstration de puissance : exemple : défilés militaires des 60 ans de la République Populaire de Chine. -Unité nationale : rassembler toutes les victimes du traumatisme en un seul deuil. [...]
[...] Avertissement pour l'avenir, dans une présence objective : le monument ne bouge pas avec les ans, atemporel II Une lecture biaisée et partiale de l'Histoire Des oublis et mystifications : - Les dangers de l'Histoire officielle : des oublis (émeutes de Sétif du 8 mai 1945), une mémoire officielle qui se modèle suivant le désir du législateur (cf. loi Gayssot (communiste) en 1990: elle instaure un délit de négation de crime contre l'Humanité). Critique de tous les bords: en instaurant une mémoire officielle, cette loi nuit aux recherches: pour reprendre les paroles de Pierre Vidal-Naquet et François Furet: il est préférable d'affronter les négationnistes dans un combat d'idées Le juge ne doit pas dire l'Histoire: c'est le rôle de l'historien que de chercher à expliquer . [...]
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