Les liens entre la citoyenneté et l'engagement civique paraissent toujours plus lâches. Les progrès de l'individualisme, la polarisation de la société sur la production de richesse, le développement de l'Etat-Providence, la crise de la représentation politique ont fait naître l'idée d'une citoyenneté sans engagement civique, et même, avec l'appel à la désobéissance civil de certains intellectuels, d'un engagement civique contre la citoyenneté. En fait, si l'engagement civique, entendu à la fois comme un résultat et une affirmation de la citoyenneté, tend à s'affaiblir dans les démocraties occidentales (I), le constat d'une citoyenneté sans engagement civique doit cependant être relativisé (II)
[...] Le rôle de l'Ecole de Ferry est ici essentiel. - par la lutte contre les inégalités économiques, par le truchement de la redistribution de l'Etat-Providence, le pouvoir politique souhaite également favoriser le passage d'une citoyenneté formelle a une citoyenneté réelle, même si, comme nous le verrons, l'exercice de la citoyenneté reste aujourd'hui problématique pour toute une frange de la population touchée par le chômage et l'exclusion permettant l'engagement civique Les formes de l'engagement civique peuvent être entendues de manières diverses. [...]
[...] Un penseur pourtant libéral comme Benjamin Constant l'a ainsi clairement dans son analyse de la liberté des modernes : Le danger de la liberté moderne, c'est qu'absorbés dans la jouissance de notre indépendance privée, nous ne renoncions trop facilement à notre droit de partage dans le pouvoir politique. " Il est donc important d'encourager les formes nouvelles d'engagement civique, mais également de maintenir une pratique civique traditionnelle, pour ne pas passer de la conditions de citoyen/sujet à celle de simple sujet. [...]
[...] Or, le but de l'éducation civique dans les programmes scolaire n'a pas évolué : elle doit, depuis les années 70 je cite : " concerner les règles élémentaires de la vie démocratique et présenter la conduite sociale responsable, les institutions politiques et administratives, la place de la France dans le monde, apprendre à l'élève qu'il ne vit pas seul, qu'il a des droits et des devoirs L'éducation civique, en peinant à présenter la citoyenneté nationale, tarde à s'adapter aux évolutions de la citoyenneté, et notamment à expliquer le rôle de la citoyenneté européenne De nouvelles formes de citoyenneté s'expriment par ailleurs La citoyenneté peut en effet être entendue aujourd'hui à un triple niveau : - local - national : c'est particulièrement celle-ci qui est en crise aujourd'hui - supranational : la citoyenneté européenne, si elle reste marginale, se développe cependant, avec d'une part les élections européennes, certes caractérisée par leur forte abstention, mais surtout par le droit reconnu par le Parlement européen aux citoyens européens de participer aux élections municipales de tout autre Etat de la CEE où ils résident. D'autre part, le développement des textes des droits de l'homme internationaux a fait progresser l'engagement civique des individus sur des questions internationales. L'on assiste donc à une redéfinition de l'espace public qui met à mal la citoyenneté entendue au niveau national, comme la concrétisation d'un contrat entre les individus, dans le cadre de l'Etat-Nation. B. [...]
[...] La rotation des charges et le tirage au sort furent les procédures démocratiques essentielles. La fierté de la citoyenneté conduisait les citoyens à accorder une place extrême à l'exercice des droits politiques qui nécessite la reconnaissance des droits attachés à la citoyenneté et la mise en place d'institutions permettant l'engagement civique . - condition relevant de la liberté formelle : La première condition de l'expression de sa citoyenneté par l'engagement sur la scène publique est la reconnaissance des droits politiques attachés à celle-ci. [...]
[...] L'une des formes prépondérantes de l'expression d'un engagement civique, et donc de sa citoyenneté, est l'engagement associatif. Les associations sont une forme d'engagement civique, lorsqu'elles concernent des thèmes intéressant l'ensemble des citoyens, et le devenir de la communauté des citoyens (par exemple l'exclusion, le chômage). Cependant, elles constituent une forme d'engagement particulière, puisqu'elle suppose l'existence de corps intermédiaire et une large place laissée à l'individu, à l'expression de sa personnalité. La Révolution Française avait banni les associations, au nom du rejet de tout corps intermédiaire entre le citoyen et la Nation. [...]
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