Cinéma et culture

Résumé du document

Le cinéma est d'abord conçu comme une technique d'enregistrement et de projection de vues animées. Une de ses caractéristiques serait donc d'être le produit d'une technique tandis que la culture désignerait un ensemble de critiques, de conceptions du monde… à partir desquels se développe notre jugement.
Dans ce cas, en quoi le cinéma fait-il partie de la culture? En effet, pourquoi a-t-il acquis le statut d'art à part entière, qui légitimerait sa place dans la culture? Cependant, ne participe-t-il pas d'une culture de masse, qui peut être dangereusement liée à la question de la propagande? Comment d'un autre côté le cinéma se fait-il représentant d'une culture et moyen d'expression de celle-ci?

Extraits

[...] Dans ce cas, en quoi le cinéma fait-il partie de la culture? En effet, pourquoi a-t-il acquis le statut d'art à part entière, qui légitimerait sa place dans la culture? Cependant, ne participe-t-il pas d'une culture de masse, qui peut être dangereusement liée à la question de la propagande? Comment d'un autre côté le cinéma se fait-il représentant d'une culture et moyen d'expression de celle-ci? Statut d'art à part entière Au tout début de son histoire, le cinéma a d'abord été accueilli comme une prouesse technique, fruit de toute une évolution, visant notamment à représenter le réel, ou plutôt à le capter. [...]

[...] On peut rapprocher cela de la conception kantienne de la culture, où l'homme n'arrive jamais à développer toutes ses dispositions naturelles en tant qu'individu, mais où l'humanité seule en est capable, ainsi qu'à la notion de culture comme processus dynamique. Nous pourrions aussi faire référence à Gilles Deleuze, grand philosophe français, qui a apporté une conception philosophique du cinéma en écrivant ses deux volumes critiques L'image-mouvement et L'image-temps. C'est un essai de classification des images et des signes tels qu'ils apparaissent au cinéma. Il écrit dans son introduction: Les grands auteurs inventent et composent des images et des signes, chacun à sa manière. [...]

[...] Conclusion Le cinéma fait donc partie de la culture en tant qu'il est un art où s'exprime la pensée de créateurs: il peut donc être considéré comme un patrimoine de la pensée qui serait soumis à l'analyse. On en déduit les particularités de certaines sociétés, avec par exemple le néoréalisme des années 40 rendant compte des réalités sociales et politiques de la guerre, et le film a donc parfois valeur d'enseignement. Grâce à la création d'un patrimoine cinématographique, les réalisateurs bénéficient d'une reconnaissance indéfinie et on assiste ainsi à une fixation des éléments culturels. Mais cette forme de culture reste avant tout collective et n'acquiert pas le caractère individuel que possède la livre. [...]

[...] Le spectateur peut ainsi être victime d'une manipulation par l'image, qui de surcroît a valeur de réalité : dans cette scène, c'est le procès du cinéma qui se joue. Ajoutons à cela l'exemple d'Eisenstein, grand réalisateur soviétique, qui a par certains aspects assuré la propagande du marxisme. Notamment grâce à un montage appelé didactique pour faire adhérer le spectateur à son propos, et pour rendre compte de réalités politique et sociale complexes. Le cinéma n'est plus une traduction de la réalité mais une compréhension presque imposée. [...]

[...] III- Représentant d'une culture, moyen d'expression En dernier lieu, nous pouvons penser le cinéma sous l'angle culturel dans le sens où il devient représentant d'une culture, ou plutôt de son image. En effet, nous remarquons aisément que le cinéma américain et européen sont complètement différents. Les réalisateurs qui ont immigrés aux Etats-Unis entre 1920 et 1950 ont du s'adapter à un système hollywoodien et à des codes autres que ceux qu'ils connaissaient jusqu'alors : on peut citer Lubitsch, Wilder, Ophuls ou Lang. Il y a un Lang allemand et un Lang américain, comme le démontre Jean-Loup Bourget dans Hollywood un rêve européen. [...]