Commentaire de texte sur un extrait du Traité des Devoirs de Cicéron. Il s'agit ici d'éclaircir les fondements de la justice. On confrontera la pensée utilitariste avec la pensée Kantienne de la morale.
[...] Cicéron répond à cela (l.9-10) en affirmant qu'il faut estimer si la promesse nous fait plus de mal qu'elle fait de bien à la personne : si elles (les promesses) nous nuisent plus qu'elles ne servent à celui à qui nous les avons faites, il n'est pas contraire au devoir de ne pas faire ce qu'on avait dit qu'on ferait Si l'action nous désavantage plus qu'elle n'avantage le destinataire de l'action, alors elle n'est pas morale. Ce serait même alors immoral pour le destinataire, de se plaindre que l'action en question n'ait pas été faite. Cicéron illustre encore cela d'un exemple porté sur l'engagement (l.10 à 14). Tout n'est donc qu'une question d'évaluation des circonstances, d'estimation des pertes et des gains, lorsque l'action nuit à un des protagonistes. [...]
[...] Et lorsque deux actions antagonistes font que chacune d'elles entraine un bien et un mal, comment l'homme de bien sait il laquelle doit primer sur l'autre ? N'y a-t-il pas des intérêts plus importants que d'autres ? En effet, Cicéron pose dans la deuxième partie de l'extrait, ce qu'il appelle les fondements de la justice (l.5) à savoir : premièrement, ne pas nuire à autrui et deuxièmement, servir l'intérêt commun. En posant comme premier fondement, le respect et la prise en compte d'autrui, avant même l'intérêt commun, on peut dire que Cicéron rejoint plus l'approche Kantienne de la morale. [...]
[...] Ainsi nous avons vu que Cicéron commençait son extrait du Traité des Devoirs par affirmer que certaines fois, l'homme de bien se doit de ne pas faire une action d'apparence morale, lorsque les circonstances font qu'elle ne l'est pas. Nous avons également montré que ce qui importait pour juger de la moralité d'une action, c'était l'évaluation des circonstances et l'estimation des conséquences tout en respectant le premier fondement de la justice, c'est-à-dire : ne pas nuire à autrui. Et qu'ainsi, même s'il était question d'un calcul qui prend en compte la quantité de bien et de mal engendrés, il fallait également prendre en compte et respecter l'individu et que donc, nous ne pouvions qualifier la thèse de Cicéron ni de Kantienne ni d'utilitariste. [...]
[...] Bibliographie : Extrait du Traité des Devoirs de Cicéron. [...]
[...] La question se pose alors : un homme de bien doit il agir en fonction des circonstances ? Peut-il, par exemple, revenir sur des promesses ou même agir en contradiction avec ce qu'il a promis ? C'est la problématique qui est posée par Cicéron dans cette partie tirée du Traité des Devoirs. Il soutient que ce qui prévaut chez l'homme de bien c'est de ne pas nuire à quiconque et d'être au service de l'intérêt commun. Dès lors, toute décision prise à un moment donné peut être remise en question ou être contredite si le contexte change et que de nouveaux paramètres doivent être pris en compte : ce qu'il faut, c'est servir ce que Cicéron appelle les deux fondements de la justice citées ci-avant. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture