Choisir, est-ce être libre ?
Il s'agit donc de s'interroger sur la relation entre le fait de choisir et la liberté ; de se demander si tout choix est libre, ou au contraire si le choix peut être conditionné, asservi, mais aussi si la liberté ne peut se penser qu'à travers l'action de choisir. Nous essaierons de penser dans un premier la liberté en ce qu'elle est active, et peut se comprendre comme une volonté qui s'impose, avant de nous intéresser à la notion d'acceptation, qui donne à penser la liberté autrement ; finalement nous terminerons en considérant ce que peut être le choix libre.
Introduction, développement et conclusion.
[...] Choisir, est-ce être libre ? Dans son roman inspiré de faits réels, In cold blood, Truman Capote retrace l'enquête et le procès de deux Américains ayant assassiné tous les membres de la riche famille Clutter, dans le Kansas, après s'être introduits dans leur propriété dans le but de leur voler de l'argent. Les deux meurtriers sont finalement condamnés à mort, et une question, soulevée tout au long de l'ouvrage, s'avère cruciale lors du procès de l'un des deux meurtriers, Perry Smith : ce dernier est-il responsable de ses actes ? [...]
[...] En effet, comme le montre bien la Dialectique du maître et de l'esclave de Hegel, l'esclave est celui qui se voit imposer la volonté d'autrui. Il est celui qui, par peur de mourir, préfère sa vie animale et physique à sa vie humaine et spirituelle : il abandonne sa volonté, et ce faisant sa liberté, pour assouvir celle d'un autre qu'il craint. Incapable de supporter l'idée de risquer sa vie matérielle, il soumet sa liberté au bon vouloir d'un autre. Ainsi la possibilité de choisir, de porter sa volonté sur l'objet de notre choix, est en ce sens une condition de la liberté. [...]
[...] Selon Épictète, une volonté qui se porte sur des biens extérieurs comme la richesse, les honneurs, ou l'amour d'autrui, se condamne au malheur. On ne choisit pas sa vie : on l'accepte et on y participe, et Épictète, dont les adeptes admirent la sage acceptation de sa condition d'esclave, en est le parfait exemple. Ce qu'on ne peut choisir : son corps, sa situation sociale, ne devrait en aucun cas être l'objet d'un désir condamné à une issue hasardeuse, et il s'agit de concentrer sa volonté sur ce que nous avons, ce que nous sommes, ce qui est et dont nous faisons partie. [...]
[...] Nous essaierons de penser dans un premier la liberté en ce qu'elle est active, et peut se comprendre comme une volonté qui s'impose, avant de nous intéresser à la notion d'acceptation, qui donne à penser la liberté autrement ; finalement nous terminerons en considérant ce que peut être le choix libre. Il semble à première vue pertinent d'assimiler l'action de choisir à la condition même de la liberté. En effet l'homme est libre en ce qu'il n'est pas réglé comme une machine, au contraire des animaux, dirait Descartes. Il est dépourvu d'un instinct qui lui indiquerait comment subvenir à ses besoins, comment mener son existence ; chaque vie humaine est essentiellement subjective et différente, et cela vient de ce que l'homme fait quotidiennement un certain nombre de choix. [...]
[...] Pour conclure, le choix véritablement libre, purement rationnel, est sans doute un idéal, mais le penser permet cependant de considérer la dimension intérieure des notions de choix et de liberté. On peut effet considérer que tout choix apparent, toute action supposément choisie, n'est pas librement déterminée par un individu. Si tel est le cas, la notion de responsabilité peut devenir complexe, comme c'est le cas dans le roman de Truman Capote, où se pose la question de la responsabilité de Perry Smith. [...]
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