Rudi est incurable. Voilà la terrible nouvelle qu'apprend son épouse Trudi. Trudi gardera pour elle ce fardeau, préférant organiser une visite chez leurs enfants à Berlin, en guise de dernier voyage. L'intrigue de ce film intimiste pourrait se résumer en quelques lignes seulement (...)
[...] Faut-il vouloir à tout prix rattraper le temps perdu ou simplement écouter ses proches de là où ils sont, même à travers un téléphone de couleur rose ou une danse étrange ? L'inter- culturalité peut-elle devenir salvatrice ? De toute évidence, elle l'est dans le cas de Rudi. Certes, il meurt, mais il n'a jamais autant vécu qu'au Japon Il n'a jamais autant compris sa femme mais aussi qui il était lui- même. C'est dans la différence qu'il s'est épanoui. Peut-être était-il plus japonais qu'allemand ? Peut-être y-a-t-il un autre au fond de chacun qui facilite ou complique les relations avec ce qui nous est étranger ? [...]
[...] Ces quelques jours passés à Berlin font aussi prendre conscience au couple que la distance qui les sépare de leurs enfants n'est pas simplement géographique. Certes, tout les oppose : les enfants sont très urbains et modernes alors que le couple est resté plutôt rustique et campagnard. Un fossé générationnel s'est creusé, et comme le fait précisément remarquer Trudi : ils ne connaissent plus leurs enfants. Le film se plairait-il à démontrer que les personnes qui sont censées être proches de nous sont peut-être parfois plus étrangères qu'on ne pourrait le croire ? [...]
[...] On a au moins cinq télécommandes, une pour chacun des appareils de la maison. On vit dans un espace restreint au énième étage d'un immeuble car la place manque, et pourtant les rues, bordées d'édifices géants, ressemblent à des fourmilières, provoquant à la fois une impression d'infiniment grand et d'infiniment petit. On travaille du matin au soir, et c'est le cas de Karl, le fils de Rudi. Cependant, ce dernier ne semble pas avoir compris la culture dans laquelle il vit. [...]
[...] La jeune fille lui apprend à apprécier cette danse, à communiquer avec sa défunte femme alors que l'homme semblait courir désespérément à la recherche du temps perdu. Les deux personnages échangent, parlent anglais, ou se comprennent avec des symboles. Ils effacent ensemble et a priori sans difficulté le soi-disant fossé des cultures Rudi est plus proche de cette jeune fille que de ses propres enfants. De quoi faire réfléchir Ce qui est différent de nous n'est peut-être finalement pas un obstacle si nous l'appréhendons de la bonne façon. La dernière étape du film concerne le mont Fuji. [...]
[...] Cependant, le personnage, n'étant pas dupe, ne s'effondre pas, comme s'il s'était déjà accoutumé depuis bien longtemps à cette idée, celle d'être devenu un poids pour eux. A ce moment du film, nous sommes déjà au Japon. En effet, suite à la mort de sa femme, et rongé par la culpabilité, Rudi décide de vivre le rêve de celle qu'il aime en dernier hommage. Il se rend donc sur le territoire nippon où son fils l'héberge. Les différences culturelles sont nombreuses. On laisse ses chaussures sur le pas de la porte. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture