La sagesse populaire nous apprend à nous méfier des apparences présentées comme trompeuses, « maîtresses d'erreur et de fausseté » selon l'expression de Pascal. Mais si les apparences peuvent être trompeuses, cela ne signifie pas qu'elles le soient toujours et systématiquement. Aussi, celui qui cherche la vérité devra-t-il légitimement se méfier des apparences. Mais doit-il pour autant s'en détourner ? Ne faut-il pas au contraire interroger l'apparence afin de mieux voir la vérité éventuelle qu'elle recèle, tel un arc en ciel que si on ne sait pas bien le regarder peut nous faire croire à une illusion ou au contraire nous manifester le spectre lumineux de la lumière blanche ?
[...] Chercher la vérité est-ce renoncer aux apparences ? La sagesse populaire nous apprend à nous méfier des apparences présentées comme trompeuses, maîtresses d'erreur et de fausseté selon l'expression de Pascal. Mais si les apparences peuvent être trompeuses, cela ne signifie pas qu'elles le soient toujours et systématiquement. Aussi, celui qui cherche la vérité devra-t-il légitimement se méfier des apparences. Mais doit-il pour autant s'en détourner ? Ne faut-il pas au contraire interroger l'apparence afin de mieux voir la vérité éventuelle qu'elle recèle, tel un arc en ciel que si on ne sait pas bien le regarder peut nous faire croire à une illusion ou au contraire nous manifester le spectre lumineux de la lumière blanche ? [...]
[...] C'est le bel en-soi (l'idée de beau) qui est la cause de la beauté des choses belles (apparence) comme l'arbre réel est la cause de l'ombre dans la caverne qui n'est l'imitation de l'imitation. Si l'on ne peut renoncer aux apparences et si l'on ne peut non plus les prendre pour argent comptant, peut-on prétendre que bien qu'étant trompeuses, elles peuvent mener à la vérité ? Lorsqu'on connaît la vérité, il est facile de ne pas se laisser piéger par les apparences. D'abord, parce qu'il est faux de dire que les apparences sont trompeur : c'est mon jugement sur les apparence qu'il l'est. [...]
[...] Prétendre que ces larmes sont sincères c'est faire confiance aux apparences. Mais pourquoi faudrait-il leur faire confiance ? C'est peut-être accorder trop de valeur à la sincérité humaine et sous-estimer ce que La Rochefoucauld appelle l'amour propre : l'amour propre est l'amour de soi même, et de toutes choses pour soi. Donc nous dirons que les apparences humaines sont équivoques par définition, ce sont des signes, qui supposent une multitude d'interprétations possibles. En conclusion, on comprend pourquoi on oppose la science, la recherche de la vérité et les apparences. [...]
[...] Ensuite, parce que la réalité elle-même déforme les apparences. C'est l'exemple du bâton qui une fois plongé dans l'eau apparaît tordu. La cause de ce phénomène n'est pas liée à notre vision défaillante puisque chaque fois que je replonge le bâton le même phénomène se répète, mais due au passage de la lumière dans le milieu liquide qui va réfracter ses rayons. On dira alors que nous sommes en présence d'une illusion, en l'occurrence d'une illusion d'optique, c'est-à-dire d'une manifestation trompeuse, mais qui ne dépend pas de moi. [...]
[...] Celui qui cherche la vérité, que cherche-t-il ? Il cherche à ce que les idées qu'il a dans l'esprit soient le plus adéquat possible (c'est-à-dire fidèles) à la réalité des choses en dehors de son esprit. (Définition classique de la vérité comme adéquation des choses et de mon intellect). Mais cette réalité, où est-elle ? Sous les apparences ? Le mot apparence vient du verbe apparaître, qui signifie se manifester se dévoiler On ne peut donc séparer la réalité de l'apparence, car la réalité n'est pas cachée derrière ou sous l'apparence comme le laissent penser certaines expressions du langage : la réalité c'est l'apparence, car la réalité est forcée d'apparaître. [...]
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