Dissertation de Philosophie sur la notion de certitude d'avoir raison. Notre époque aime les hommes qui ont des certitudes, sans doute parce qu'ils sont rassurants. Le monde est ainsi peuplé de gens convaincus d'avoir raison, que ce soit en rupture ou en adéquation avec les autres. Qu'est-ce qui conditionne leur certitude d'avoir raison ? Est-il nécessaire de fonder sa certitude ? Si oui, sur quelles bases ?
[...] Le propre de la certitude, c'est de faire partie des suffisances objectives, c'est-à-dire d'avoir la capacité à être acceptée par toute créature douée de raison. On peut avoir raison et en être convaincu, sans forcément avoir les moyens de prouver la véracité de ce que l'on avance. C'est ce qu'on peut appeler l'intuition. Cette faculté de saisir le vrai de façon immédiate et objective n'entraîne pas nécessairement l'obligation d'avoir à prouver la thèse que l'on défend. La théorie de Copernic, élaborée en 1543, partait du fait que le soleil était le centre d'un système autour duquel tournaient les principaux éléments -entendez par là les planètes-. [...]
[...] La certitude d'avoir raison peut aussi être en relation directe avec l'époque et la culture. Il semble évident qu'une société évolue au fil du temps et que, par conséquent, la pensée qui l'accompagne évolue aussi. Par exemple en France, pendant trop longtemps, on a pensé que la peine de mort était une bonne sanction. L'opinion publique dans son ensemble était certaine et convaincue que c'était la meilleure réponse à certains crimes. Les magistrats, les jurés qui ont envoyé des accusés à la mort, le faisaient le plus souvent avec la conviction que leurs décisions étaient les bonnes. [...]
[...] Il semble donc difficile de déterminer l'existence de la certitude d'avoir raison, de manière catégorique et formelle. En effet, même si cette certitude repose sur des démonstrations et des éléments reconnus comme vrais, on ne pourra jamais être certain de sa véracité car elle est toujours sujette à la subjectivité. S'impose alors le doute, tel que le définissait Descartes dans Le Discours de la Méthode, comme unique moyen pour fonder ses certitudes d'être dans le vrai. Pour pouvoir être certain de quelque chose, il faut que ce quelque chose ait pu résister au doute auquel il a été soumis. [...]
[...] La déduction se construit en partant d'un cas général pour aboutir au cas particulier. Seulement, pour que la démonstration soit valide, il faut que le point de départ du raisonnement soit universellement reconnu comme vrai, au risque de voir s'écrouler le raisonnement si ce n'est pas le cas. Une démonstration engendre la certitude, en se basant sur une mise en forme particulière de connaisances que nous possédons déjà. Cependant si la base est fausse, tout l'édifice sera bancal. Quand on veut se fonder sur des éléments, il faut qu'ils constituent un appui solide qui résiste à la critique mais aussi à la durée. [...]
[...] Lors d'un échange, plusieurs personnes ayant des avis plus ou moins divergents, voire même opposés, peuvent se trouver avoir toutes raison. Comment cela est-il possible ? Cela vient du fait qu'il existe une multitude de façons de penser différentes. La certitude d'avoir raison possède donc un caractère subjectif: chacun forge ses propres convictions. A première vue, il semble évident qu'une certitude d'avoir raison doit se fonder sur l'approbation du plus grand nombre. Certains appuient leurs certitudes sur leur adéquation avec le monde qui les entoure. En effet, comment pourraient-ils se tromper si la plupart des gens pensent comme eux ? [...]
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