Comme dans la majorité du roman, le lecteur ignore qui est précisément le narrateur. On se doute vaguement qu'il s'agit du Dr. Rieux s'inspirant de Tarrou et de ses écrits, mais les mentions précises de personnes sont absentes dans la plupart de l'extrait.
Finalement, malgré les travaux préparatoires de Camus, l'écrivain finit par choisir un effet d'anonymat pour confronter l'acteur aux spectateurs, la scène et le public, dans un face-à-face troublant (...)
[...] Ici, il s'agit de Rambert, de Grand Cette idée d'éternelle séparation souligne une fois de plus l'absurdité existentielle. A travers des personnages particuliers, c'est l'ensemble de la population humaine que Camus cherche à caractériser. Le mal, menace latente A travers la peste transparaît l'idée de l'omniprésence du mal, un fléau qui est en permanence prêt à ressurgir dans le monde. Les habitants d'Oran ont beau continuer à se divertir (avec toutes les limites que l'on peut constater), rien ne fait oublier que l'épidémie est là, cachée derrière les illusions de spectacles et de fêtes. [...]
[...] Comme dans la majorité du roman, le lecteur ignore qui est précisément le narrateur. On se doute vaguement qu'il s'agit du Dr. Rieux s'inspirant de Tarrou et de ses écrits, mais les mentions précises de personnes sont absentes dans la plupart de l'extrait. Finalement, malgré les travaux préparatoires de Camus, l'écrivain finit par choisir un effet d'anonymat pour confronter l'acteur aux spectateurs, la scène et le public, dans un face-à-face troublant. C'est le groupe et l'individu qui se regardent, à la fois réunis et séparés par la mort et la maladie. [...]
[...] Le narrateur utilise les notes de Tarrou pour relater cette représentation. Extrait Pendant tout le premier acte, Orphée se plaignit avec facilité, quelques femmes en tunique commentèrent avec grâce son malheur, et l'amour fut chanté en ariettes. La salle réagit avec une chaleur discrète. C'est à peine si on remarqua qu'Orphée introduisait, dans son air du deuxième acte, des tremblements qui n'y figuraient pas, et demandait avec un léger excès de pathétique, au maître des Enfers, de se laisser toucher par ses pleurs. [...]
[...] D'ailleurs, l'acteur incarnant Orphée fait un pas symbolique vers le public déjà pestiféré, car il s' avance vers la rampe rejoignant ses semblables dans leur épreuve commune. Citons enfin le cri qui clôt le passage, bouclant le développement absurde de la condition humaine. Conclusion Ce passage n'est donc pas seulement la représentation d'un opéra d'une manière médiocre dans une ville isolée. C'est tout un passage de la fiction au réel qui s'opère ici, par un effet tragique de miroir et la mise en scène d'un individu frappé devant la foule de ses semblables. [...]
[...] C'est ici la thématique de l'absurde que l'on retrouve, à travers cette répétition qui trahit une absence de progression. L'insignifiance de l'échelle humaine On retrouve cet élément à de nombreuses reprises dans les romans de Camus. L'impuissance des êtres humains et l'absurdité qui les entoure fait apparaître leur taille et leurs possibilités comme dérisoires. Cette scène comporte plusieurs éléments qui expriment cette idée. On peut citer, à titre d'exemple, cette précaution inutile, celle d'éviter le heurt des strapontins alors que juste après, la salle entière s'agite de peur et provoque une véritable cohue. [...]
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