Plusieurs éléments entrent à la fois en jeu dans cette déclaration importante, qui doit, pour être mieux comprise, être replacée dans son contexte tel qu'élaboré dans le Saint Genet. Il faut en premier lieu concevoir cette Morale comme la possibilité d'établir un Bien et un Mal. Ensuite, je ne crois pas que cette problématique est étrangère au paradoxe éthique décrit brièvement par Sartre dans sa conférence de Rome (...)
[...] Enfin, cela peut nous amener à devoir prendre en compte ce que Sartre décrit comme étant un paradoxe éthique. Ce paradoxe est le résultat du fait qu'il existe en même temps un futur antérieur possible inconditionnellement et définit par la continuité des traditions et des mœurs dans une société et un futur à faire, produit de l'homme producteur de systèmes. Cet homme créateur est celui décrit dans le paragraphe précédent, qui en intériorité, est capable de se définir en fonction de ses besoins et du contexte social et historique. [...]
[...] Par la prière, on peut espérer ainsi avoir une réponse orientée dans la direction voulue, sans avoir recours à la violence. Ce type de demande à l'autre semble être inoffensif, mais le priant n'a rien d'innocent et au contraire, dans les situations les plus tendues, ce dernier est en fait rusé et use de stratagème afin d'obtenir l'objet de son désir. Mais de prime abord, dans le mécanisme de la prière, le prié est celui qui a la possibilité de la sortie de la demande; il peut accepter ou refuser. C'est entre ses mains que tient le verdict. [...]
[...] Il faut en premier lieu concevoir cette Morale comme la possibilité d'établir un Bien et un Mal. Ensuite, je ne crois pas que cette problématique est étrangère au paradoxe éthique décrit brièvement par Sartre dans sa conférence de Rome. Enfin, le fait qu'une norme, ou une obligation morale ne peut être remplie que par un individu se déterminant de l'intérieur fait en sorte de rendre cette Morale à la fois inévitable et impossible. En premier lieu, cette dualité qui semble opposer le bien et le mal ne place pas dans des camps adverses les deux parties de cette dualité; le Bien et le Mal doivent exister simultanément. [...]
[...] Sinon, il perdrait son statut et n'aurait plus de moyen pour arriver à ses fins. Il a donc intérêt à conserver une relation avec l'opprimé; en situation de révolte, les opprimés pourraient prendre le dessus sur les oppresseurs en renversant le pouvoir radicalement. C'est donc pourquoi l'oppresseur a besoin de conserver une certaine complicité avec l'opprimé et l'opprimé gagne aussi dans cette complicité une certaine place dans la société sans certains soucis de la vie. [...]
[...] L'opprimé, dans sa situation difficile, aurait la possibilité de se révolter et ainsi, de créer un revirement de la situation. Seulement, en agissant ainsi, l'opprimé risque de perdre ses privilèges et de se retrouver à vivre une vie dénudée de sens. L'opprimé est pris sous l'aile de l'oppresseur et ainsi, il n'a pas à se soucier de certains éléments fondamentaux de la vie tels que le logement, le travail, l'alimentation. Il bénéficie en quelque sorte de cette relation. De l'autre côté, l'oppresseur nécessite un opprimé pour être oppresseur. [...]
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