But d’une dernière page d'un roman, dénouement à l’intrigue, romancier, délivrance d’un message, noeud de l'intrigue
Le romancier se demande immanquablement : « Par où commencer ? » Il peut aussi se demander : « Comment finir ? » Par exemple, Aragon dit : « si pour moi, le début d'écrire est un mystère, plus grand est le mystère de finir, ce silence qui suit l'écriture. » C'est un grand enjeu, car la fin d'un roman est ce qui « reste imprimé » dans le souvenir du lecteur et peut éclairer rétrospectivement tout le roman.
[...] Sujet : Le but d'une dernière page de roman est-il uniquement de donner un dénouement à l'intrigue ? Le romancier se demande immanquablement : Par où commencer ? Il peut aussi se demander : Comment finir ? Par exemple, Aragon dit : si pour moi, le début d'écrire est un mystère, plus grand est le mystère de finir, ce silence qui suit l'écriture. C'est un grand enjeu, car la fin d'un roman est ce qui reste imprimé dans le souvenir du lecteur et peut éclairer rétrospectivement tout le roman. [...]
[...] La dernière page d'un roman n'est pas forcément le dénouement d'une histoire. Elle a d'autres fonctions comme le bilan. Parfois, il n'y a pas de véritable nœud ; la dernière page n'est que le bilan d'une trajectoire ; le personnage fait une sorte de rétrospective (un flash-back) et médite sur ce qu'il a vécu, exemple dans l'Education sentimentale de Flaubert ; souvent aussi sou forme de méditation finale d'un personnage, L'Etranger de Camus. Une autre fonction de la dernière page est de mesurer l'évolution d'un personnage. [...]
[...] La dernière page de roman traduit aussi un projet abouti, un plan un projet que réalise le personnage. Dans Bel Ami son projet d'ambition est de réussir. Elle est aussi la fin d'un parcours notamment la fin d'un apprentissage. Certains romans ne comportent pas vraiment de nœud on parlera alors plutôt de fin de parcours comme dans Le Paysan parvenu de Marivaux. Parfois ce peut être un échec. La fin est l'échec du projet du personnage comme dans Les Liaisons dangereuses (la marquise de Mertueil). [...]
[...] Que se passe t-il quand il n'y a pas de nœud ni d'intrigue ? Dans ce cas certains romans tendent vers une fin mais qui n'est pas vraiment une fin d'intrigue, exemple A la recherche du temps perdu de Proust avec Le Temps retrouvé. Il existe des cas où les romans commencent par la fin, qui ne sont qu'un immense flash-back A la recherche du temps perdu de Proust, la dernière page s'écrit quand le narrateur a rejoint le début. [...]
[...] Ce qui est à considérer, lorsqu'on lit un roman, c'est que sa dernière page ou son dénouement se lit presque inévitablement comme un miroir de son début ; l'intérêt de la lecture d'un roman consiste à explorer par quelles voies, à travers quelles transformations, quelles mobilisations, (la fin du roman) rejoint (son début) ou s'en diférencie Roland Barthes, revue Poétique, Par où commencer ? Il est impossible de parler de la fin d'un roman comme d'un élément séparé du reste, pour elle-même. [...]
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