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Buffon au même titre que les philosophes des Lumières, propose une réflexion sur la place de dieu dans la nature. Bon connaisseur des auteurs déistes et libertins anglais de la fin du XVIIe siècle et de la première moitié du XVIIIe siècle, il affiche dans son Histoire naturelle une indépendance très grande face au dogme et ne laisse place au mieux qu'à un Dieu créateur qui n'interviendrait pas dans sa création. Ces références à Dieu peuvent être aussi entendues comme dictées par la prudence.
[...] Buffon : lorsque les interrogations de l'histoire naturelle rencontrent la philosophie des Lumières I. Science et religion : la laïcisation de la nature Buffon au même titre que les philosophes des Lumières, propose une réflexion sur la place de dieu dans la nature. Bon connaisseur des auteurs déistes et libertins anglais de la fin du XVIIe siècle et de la première moitié du XVIIIe siècle, il affiche dans son Histoire naturelle une indépendance très grande face au dogme et ne laisse place au mieux qu'à un Dieu créateur qui n'interviendrait pas dans sa création. [...]
[...] Le chapitre intitulé « De la nature de l'homme » de l'Histoire naturelle de l'homme (1749) pose la question de la différence entre l'homme et l'animal. Buffon y défend que celle-ci ne soit pas de nature physique (anatomique ou physiologique) : « L'homme, écrit-il, ressemble aux animaux par ce qu'il a de matériel ». La distinction est donc de nature spirituelle et culturelle. La différence de l'homme et de l'animal est pour Buffon rendue manifeste par la capacité universelle qu'a le premier de soumettre (ou domestiquer) le second (cf. illustration). [...]
[...] Aussi la description de la diversité des peuples et des cultures que donne à lire le chapitre intitulé « Les variétés dans l'espèce humaine » est-elle totalement organisée par le degré de complexité des organisations sociales. Plus ces organisations sont simples et lâches, plus l'homme est dégradé par rapport au type humain resté le plus proche du prototype primitif, i. e. l'homme blanc européen. L'anthropologie de Buffon met ainsi en exergue la figure de l'entrepreneur européen qu'il est lui-même. Un profil social de savant et une science datée. [...]
[...] Dès sa mort Buffon et son histoire naturelle font l'objet de critiques en ce sens. Condorcet, qui fait son éloge à l'Académie des sciences, le présente de cette manière : un aristocrate d'ancien régime qui a fabriqué une science justifiant la situation de la classe privilégiée à laquelle il appartenait. Toutefois, l'histoire naturelle de Buffon a eu une influence considérable, à la fois de son temps et pour la postérité. Sa conception de la plasticité des espèces sous l'effet des circonstances inspire les auteurs qui, tel Lamarck, envisagent autour de 1800 l'hypothèse d'une transformation des espèces. [...]
[...] La condensation de l'eau liée au refroidissement explique l'existence des océans. À mesure que la terre se refroidit, elle devient habitable par les espèces vivantes qui y apparaissent (qui sont créées ?) sous leur forme la plus parfaite (prototypes) avant de se dégrader en migrant sous divers climats. Ce récit est bien différent de celui que propose le livre de la Genèse, même si par prudence, il est possible d'affirmer que les 7 époques de la nature correspondent aux 7 jours de la création. [...]
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