E. Lévinas est né à Kovno en Lituanie en 1906. Il lit la Bible dès son plus jeune âge. Il lit aussi Tolstoï et Dostoiëski. Il vit la révolution russe de 1917 en Ukraine. Sa famille l'envoie étudier en France, à Strasbourg. De 1928 à 1929, il s'initie à la phénoménologie à Fribourg auprès de Husserl et de Heidegger. Il est naturalisé français en 1930. Il est fait prisonnier en 1940 et passe la guerre en Allemagne, dans un camp de prisonniers pour officiers, protégé par l'uniforme français. Sa femme et sa fille échappent à l'extermination nazie grâce à l'aide de Soeurs de St Vincent de Paul. La quasi-totalité de sa famille en Lituanie sera exterminée (...)
[...] " Chaque Tu individuel ouvre une perspective sur le Tu éternel."[12]Tu est par excellence le nom de Dieu. Dieu est le point de convergence où se regroupent toutes les relations. Le Je a besoin du Tu pour se constituer mais il a pas d'autre fondement que l'altérité du Tu éternel. Entrer en relation avec Dieu ce n'est pas exclure les autres Exclusivité et inclusivité coïncident en Dieu, la relation du Je avec lui ne laisse en dehors aucun des autres tu. [...]
[...] C'est cette relation, plus fondamentale que le rapport sujet-objet, que rend possible l'affirmation du Dieu créateur : relation avec une altérité totale, irréductible à l'intériorité et qui, cependant, ne violente pas l'intériorité, une réceptivité sans passivité, un rapport entre libertés C'est, pour Lévinas, dans l'Infini - révélé par le visage d'Autrui - que naît la métaphysique. La rencontre avec la liberté d'autrui (visage de l'Infini), mettant en question le pouvoir de ma propre liberté, me révèle concrètement ma finitude. Et cette relation interpersonnelle est nécessaire à la découverte du vrai Dieu au-delà d'un envahissement de Dieu à travers une émotion intérieure [27]. III ETUDE COMPARATIVE M.Buber et E.Lévinas sont deux philosophes de l'altérité. L'Autre fait sortir le Même de son enfermement égoïste et le renvoie à la responsabilité éthique pour E.Lévinas. [...]
[...] Le visage me parle en raison de l'ouverture où sa nudité devient l'événement même de son expression. C'est là, quand faisant l'expérience de la souffrance d'autrui que je me réveille à l'extériorité. Par ailleurs, ce visage me parle en me demandant, ou en m'ordonnant. C'est une interpellation absolue de l'altérité de l'autre qui vient comme un impératif : tu dois En me regardant, autrui me remet en cause; il me remet en question avec tout ce que je suis et possède. [...]
[...] I-2LE TU - ALTERITE ET PRESENCE- M.Buber nous dit qu'il n'y a pas de vraie vie humaine en dehors de la relation. Il n'y a pas de sujet qui puisse dire Je sans un Tu avec qui établir un dialogue réciproque, sans médiation et vivant. Ce qui suppose, au préalable de toute rencontre, l'affirmation d'un Tu inné qui rend possible a priori toute relation humaine. Voyons à présent qui est cet Autre capable de jouer le rôle de Tu dans la relation. [...]
[...] Nous avons mis en évidence comment cette transcendance d'autrui qui se dresse devant moi me fait découvrir l'idée d'infini et par la même, grâce à son visage, l'idée de Dieu. Dieu étant le Tout Autre, le Transcendant dont sa trace renvoie à sa présence absente. Dès lors, pouvons-nous avoir véritablement un accès à Dieu ? Comment s'articule le pour-autrui comme trace de l'Infini, avec la réalité de cet Infini ? Lévinas nous invite à faire l'expérience de l'Infini. Cette rencontre avec l'Infini se fait concrètement dans le rencontre d'Autrui, du visage fraternel et humain qui m'interpelle et résiste à toute totalité, à tout effort d'appropriation. [...]
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