Brentano se demande d'où vient le fait que nous considérions certains de nos actes ou bien comme des devoirs ou bien comme des manquements à notre devoir. Il pose la question de l'origine du devoir et de sa légitimité (et, par là même de notre conscience morale.
L'expérience nous montre les hommes vivant en société et soumis à des devoirs. Ceux-ci résonnent en leur conscience sous la forme d'une injonction : « tu dois ! ». Alors l'homme prend l'habitude, notamment par l'éducation, de considérer certaines actions comme obligatoires (...)
[...] 1er paragraphe - L'expérience nous montre les hommes vivant en société et soumis à des devoirs. Ceux-ci résonnent en leur conscience sous la forme d'une injonction : tu dois ! Alors l'homme prend l'habitude, notamment par l'éducation, de considérer certaines actions comme obligatoires obligation de ne pas voler, de ne pas mentir, d'être respectueux des affaires d'autrui, etc. Lorsqu'il se pose la question de savoir d'où lui vient ce qu'il faut bien appeler sa conscience morale (qui s'exprime donc à travers l'injonction Tu dois ! [...]
[...] C'est bien la question de l'origine du sens moral qui est ici posé. 3ème paragraphe Brentano rejette l'idée que la conviction que nous avons de devoir faire ceci ou de ne pas faire cela se fonde réellement (soit rendue légitime) sur l'existence d'une telle puissance supérieure. Car il n'y en réalité, rien de moral dans ce cas de figure : le tu dois est la conséquence d'un calcul que nous effectuons au regard d'un rapport de force. En effet, nous sommes aussi convaincu de devoir faire ceci ou cela si nous sommes contraints de le faire par la force. [...]
[...] Par conséquent, cette sorte de devoir ne peut pas être comparé au devoir que me dicte ma conscience morale. Il faut donc lui trouver une autre source. 4ème paragraphe Pour la trouver, Brentano s'appuie sur cette sorte de commandement qu'on trouve dans le raisonnement logique. Prenons le cas d'une déduction du type tous les hommes sont mortels ; or Socrate est un homme ; donc Socrate est mortel Admis que les hommes sont mortels et que Socrate est mortel, la logique me commande d'admettre que Socrate est mortel ; il s'agit d'une nécessité logique. [...]
[...] Cette obligation, qui, pour lui, va de pair avec ses actions, serait alors la sanction de la conscience morale. La sanction naturelle résiderait donc alors dans la conviction, qui se développerait naturellement, qu'il existe un commandement dicté par une volonté plus puissante. Mais il est manifeste que, au sein d'une telle conviction qu'il existe un commandement issu d'un être plus puissant, rien n'est encore donné qui mériterait le nom de sanction. Pareille conviction est aussi partagée par celui qui est conscient d'être sous la coupe d'un tyran ou entre les mains d'une bande de brigands. [...]
[...] Or, dans le domaine moral, c'est également d'un tel privilège naturel qu'il doit s'agir, ainsi que d'une règle qui s'y fonderait, et non pas du commandement issu d'une volonté étrangère. C'est précisément le point sur lequel Kant, mais aussi la majorité des grands penseurs avant lui, a vigoureusement insisté ; or, malgré tout, ce problème n'est toujours pas bien compris ou correctement pris en compte par la plupart et, malheureusement aussi par les tenants de l'école empirique dont je fais moi-même partie. [...]
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