La recherche du bonheur semble être ce qui motive – directement ou indirectement – toutes nos actions. Guidé par une sorte d'instinct, l'homme cherche en effet naturellement à être heureux. À sa façon et sans même de soucier des autres, il est sans cesse en quête de son propre bonheur. En cela, le bonheur serait bien individuel. Or il n'est point contestable qu'en raisonnant ainsi, nous omettrions que les hommes ne vivent pas seuls. La vie en société est un fait et la recherche du bonheur semblerait ne pouvoir subsister qu'en tenant compte de la présence d'autrui.
[...] Enfin, on doit admettre que l'homme n'existe jamais vraiment seul ; même ayant le sentiment de se retirer du monde, la solitude ne semble jamais être absolue. La conscience de soi s'élabore simultanément avec la conscience que j'ai d'autrui, et la conscience qu'il a de ma singularité. Nous ne vivons jamais tout à fait sans les autres, car nous ne pourrions point nous développer sans la présence des autres. Ne serait-ce que dans les premières années de sa vie, l'individu doit sa survie à ceux qui prennent soin de lui et l'éduquent (notamment l'acquisition du langage permettant la communication avec ses semblables). [...]
[...] Le problème semble être le suivant : La présence d'autrui m'est elle indispensable pour accéder au bonheur ? Ou bien, le bonheur résiderait-il dans un mode de vie autarcique ? Tout d'abord, en quoi la présence d'autrui semblerait-elle indispensable à notre bonheur? Puis, en quoi la solitude peut-t-elle favoriser le bonheur? Enfin, comment pourrait-on concilier le bonheur et la solitude afin de trouver un juste équilibre ? Il semblerait que l'homme se définisse comme un être social et que se passer d'autrui entraverait la possibilité d'être heureux. [...]
[...] La conscience de la différence crée une rupture au sein même de l'individu, qui est à l'origine de la véritable connaissance de soi. Au contact de ceux qui sont différents de moi, je découvre qui je suis. C'est en cela qu'il apparaît tentant - pour demeurer soi-même - de trouver notre identité dans ce qui nous différencie des autres. L'identité peut être considérée sous deux angles : celui de la personnalité, ou celui de la culture. Dans ce double aspect, être soi-même suppose le dépassement de soi à travers le contact puis l'échange avec l'autre. [...]
[...] De plus la solitude est également nécessaire. Il paraît évident que l'homme devrait se ménager quelques instants pour sa propre personne, être seul pour jouir de son individualité, de sa singularité, sans avoir à se préoccuper d'autrui. Il peut ainsi être sans avoir le besoin nécessaire de paraître Sans forcement vivre retirer du monde, il peut seulement s'éloigner partiellement de ses semblables pour s'adonner à des méditations, une introspection approfondie ou à des travaux. Il peut alors atteindre une part de bonheur dans la solitude, qu'il lui aurait parfois été inaccessible avec la présence d'autrui. [...]
[...] Comment l'homme devrait-il alors concilier solitude et sociabilité ? Afin de trouver une parfaite harmonie, d'accéder au bonheur dans le monde social dans lequel il évolue, l'homme devrait s'accorder des moments de sociabilité sans s'accorder trop de contraintes, puis des moments de solitude nécessaire à son bien-être, enfin il devrait jouir des vertus des échanges et du dialogue En effet puisqu'autrui nous aide à être soi-même, sa présence nous est nécessaire. Il faudrait alors affirmer sa propre personnalité tout en restant en contact avec la civilisation. [...]
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