L'être et la recherche du bonheur

Résumé du document

Dissertation de Philosophie (bac +5) ayant pour thème le bonheur et basée sur la citation de Saint Augustin « Si tu étais heureux, tu préférerais être à ne pas être, et aujourd'hui, alors que tu es malheureux, tu préférerais encore être, même malheureux, à ne pas être, bien que tu refuses d'être malheureux. Considère donc dans la mesure du possible, quel grand bien est l'être, puisque les heureux comme les malheureux le veulent » (Libre Arbitre III, VII, 20).

Extraits

[...] Et vouloir être en est une plus encore. Même si Alexis, dans le Chercheur d'Or, ne cherche au départ à être qu'à travers un trésor, un Corsaire inconnu, il finit par connaître des instants de bonheur presque par hasard, en partageant une partie de sa vie avec Ouma. Vouloir être ne peut donc ici qu'être un grand bien. Clairement, il me paraît impossible à l'homme de renoncer à vouloir être. S'il en vient parfois à des extrémités telles que le suicide par exemple, signe de désespoir, ce serait plutôt du fait de ne pas pouvoir être. [...]

[...] Le retour à une autre réalité, sans moments d'extase ou de bonheur, voire même le retour à une situation de malheur, peut s'avérer très dur. Le souvenir du bonheur peut être parfois difficile à accepter, lorsqu'il s'accompagne de nostalgie. De là, un refus d'être, si cela doit signifier être différemment. Ainsi, dans Oncle Vania de Tchekhov, Sérebriakov n'a de cesse de se remémorer son ancienne position sociale et son ancienne vie, avant son retour dans le domaine familial. Il est devenu obtus, acariâtre et fermé aux autres. [...]

[...] La vie heureuse est en effet celle qui est en accord avec elle-même selon Sénèque dans La Vie Heureuse. La vie heureuse ne peut donc se passer de l'être. Pour conclure, il ressort de la lecture des quatre oeuvres étudiées que l'être est un grand bien, et qu'il fait partie intégrante de la recherche du bonheur. Ayant connu le bonheur, l'être ne peut qu'être préférable à ne pas être puisque l'on sait que dans le bonheur, l'être est à son paroxysme. [...]

[...] Parlant à Ouma, il se dit un jour : Je voudrais lui parler de notre maison au Boucan, de notre jardin sans limites, de tout ce que nous avons perdu, puisque c'est ce que je cherche L'être du présent ne devient alors que recherche de l'être du passé ; la vie est alors faite de faux semblants, incompatible avec la recherche du bonheur. D'autre part, il s'avère que l'être s'accompagne le plus souvent de souffrance. Comment être sans souffrir ? Car être veut aussi dire savoir qu'on existe, et avoir pleinement conscience de son existence sur la Terre. [...]

[...] Que peut-on alors dire de l'être dans le cadre de la recherche du bonheur ? La recherche du bonheur serait alors peut-être un apprentissage de l'être. On peut parler de grand bien, car il paraît difficile de ne pas être heureux en se sachant vivre, en étant entier, pleinement conscient de la vie à l'intérieur de soi et autour de soi. Etre en accord avec la Nature est alors possible. On ne peut être heureux sans l'admirer. Ainsi, dans le Chercheur d'Or, Alexis connaît les plus grandes félicités devant les beautés d'un spectacle naturel tel que le paysage que lui offre Mananava par exemple. [...]