Esclave, homme, désir, bonheur, autonomie, altruisme, autrui, désir individuel, existence d'autrui, interdépendance, Aristote, réversibilité, conception religieuse, Alain, Epicure, caractère social, Lettre à Ménécée
Communément, il est admis que le bonheur est un état psychologique apparenté aux sentiments qui se veut personnel et individuel, ainsi la création de mon bonheur ne renvoie qu'à moi-même et aucunement à un autre individu. Il est aussi traditionnellement admis que le bonheur passe par l'accomplissement des désirs et que sont les désirs si ce n'est des manques individuels que l'on cherche à combler pour obtenir un état de satisfaction qui nous est propre. En effet, chacun a ses désirs propres puisque chacun ne va pas manquer des mêmes choses et puisque chacun a des désirs individuels, l'état de bonheur qui y est lié est nécessairement propre à chacun et ne peut être commun à tous. En ces termes, mon bonheur correspond à la réalisation de mes désirs et étant donné cela, le bonheur ne peut toucher qu'au "moi" des individus, en dehors de toute conception sociale ou commune. De cette manière, notre bonheur serait un élément permettant à l'Homme de n'être esclave que de lui-même et donc d'avoir une forme d'autonomie mentale qui l'extirpe de toute considération de l'existence d'autrui.
[...] L'exemple parfait d'un bonheur qui se vit en petite communauté est celui des sages Épicurien décrit par Epicure dans la "Lettre à Ménécée", ces sages qui ne vivent qu'entre semblables et qui sont isolés dans le "jardin" du reste de la société. Cette vie en communauté réduite va permettre au sage épicurien de ne vivre qu'avec ses amis, et c'est cette amitié qui va procurer le plus de plaisir en tant qu'elle est le dérivé d'une forme de sociabilité qui se restreint à une sphère assez étroite. [...]
[...] Ainsi, c'est peut-être plus dans ce sens-là que "autrui" peut influer et être nécessaire à notre bonheur, un sens où autrui représente soit un ami soit un alter-égo dans les deux cas cela signifie une personne proche au travers de laquelle on cherche à se trouver, à s'identifier, à se définir. En effet, il paraît certes étrange et irréaliste d'ériger comme constituant de son propre bonheur le bonheur de tous, il parait beaucoup plus sensé et honnête de penser que le bonheur de nos proches va être nécessaire à notre bonheur. Cela peut être vérifiable par une simple expérience de pensée, en effet imaginons nous un ami proche qui subit une chose terriblement douloureuse moralement, mais qui reste commune comme une rupture amoureuse ou la perte d'un proche. [...]
[...] Pour autant, le bonheur n'est-il pas une aspiration commune à tous les individus ? N'est-il pas vrai que chacun espère expérimenter le bonheur ? Ainsi si les causes et les principes du bonheur sont purement propres à chacun et synonyme d'individualité, le sentiment de bonheur semble bien être universel et commun à tous les êtres humains indépendamment de leurs désirs distincts. De plus, on peut légitiment se demander s'il n'existe pas des actions créatrices de bonheur qui soient communes à plusieurs individus ? [...]
[...] À la suite de cela, nous inverserons cette valeur en pensant l'Homme comme recherchant un bonheur issu de l'accomplissement de désir individuel. Dans le dernier temps de cet écrit, nous allons tenter de dépasser ce clivage de valeur en observant l'Homme comme vivant dans un microcosme qui va travailler à la création de son bonheur. Avant tout, il est important d'établir que l'Homme est par nature un être social ou pour citer Aristote :"L'Homme est un animal social" (politique). Il va donc devoir composer sa vie, ses choix et ses valeurs selon des principes liées à "autrui", liées à une multitude extérieure, par exemple la société. [...]
[...] En-dehors de toute conception religieuse, on peut citer des exemples d'altruisme qui nous sont tout à fait communs, par exemple, on peut simplement penser aux actions de politesse comme dire "bonjour" ou "merci et même le fait de sourire au gens sans raison apparente, toutes ces actions naturellement sympathiques sont faites dans le seul but de contribuer à la joie ou au bonheur d'autrui sans aucune contrepartie nous permettant d'obtenir quelque chose. Ainsi, de cette manière, on peut voir que nous sommes tous concerné par cette notion d'altruisme qui va créer une forme de bonheur inhérent à celui d'autrui chez nous. [...]
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