Dissertation de Philosophie ayant pour sujet : "Le bonheur doit-il quelque chose, à la chance ?".
[...] Mais on peut aussi restaurer la responsabilité humaine, la justice et la liberté, en dissociant absolument la vertu et le bonheur : la morale est aussi bien la théorie du devoir, qui n'a pas pour fin de nous rendre heureux, mais libres et dignes de respect, dussions-nous renoncer pour cela à notre bonheur personnel. S'il ne faut pas vouloir être heureux, on peut encore espérer l'être, car cette attente paraît fondée en raison, dans un monde lui-même gouverné par la raison. Le bonheur se mérite. Ce n'est pas une question de chance, mais demeure l'objet de tous nos espoirs. [...]
[...] Ne peut-il être la cause de notre bonheur ou de notre malheur ? Mais la chance est un auxiliaire du bonheur La chance, la bonne fortune ou le hasard, est, selon Aristote, un auxiliaire du bonheur. Elle en est une cause accidentelle, mais pas essentielle. Le bonheur doit donc parfois quelque chose à la chance et la sagesse consiste à être prudent en usant avec discernement les différents moyens que l'on a d'être heureux. Qu'est-ce donc que le bonheur, s'il peut devoir quelque chose au hasard? Se mérite-t-il? [...]
[...] Peut-on vivre heureux en étant vertueux ? Peut-on fonder cet espoir sur autre chose que le hasard ? II- On peut espérer vivre heureux en étant vertueux Le bonheur est l'idéal de l'imagination Selon Kant, le vrai bonheur se mérite et ne doit rien à la chance. Kant commence par remarquer que le bonheur, conçu comme un état de satisfaction complet et durable de toutes nos inclinations sensibles, n'est pas un concept de la raison, mais un idéal de l'imagination. [...]
[...] Conclusion Au terme de cette analyse, qu'en est-il donc du bonheur et de la chance? Croire que le bonheur ne soit que l'effet d'un heureux hasard, ce serait dire qu'il ne dépend pas de nous de vivre bien ou mal, ce qui reviendrait à abolir toute morale et à nier la responsabilité de chacun dans son existence, c'est-à-dire sa liberté même. On aurait plus à se soucier de la moralité de ses actes puisque notre bonheur ne dépendrait pas de leur valeur, mais de notre chance seule. [...]
[...] Tout ce qui est dans le monde peut aussi ne pas être ; la contingence qui lui est essentielle doit nous inviter à la prudence, qui est la véritable sagesse morale. Être prudent consiste à savoir choisir les meilleurs moyens pour parvenir à sa fin, qui est le bonheur, en réunissant les conditions de la vertu, ce qui la distingue de la simple habileté qu'aucune morale ne guide. Seul le vertueux est donc prudent, la prudence consistant à savoir saisir sa chance au moment opportun. Ainsi le bonheur peut, par hasard ou par accident, devoir quelque chose à la chance. [...]
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