On objecte fréquemment que chacun ayant sa propre conception du bonheur, il est vain d'en chercher une définition rigoureuse. On se sent heureux lors de l'achat d'une chose tant attendue, mais cela ne représente le plus souvent rien pour les autres. Le plaisir ou la passion font partie intégrante de la notion du bonheur. Le philatéliste, par exemple, pose comme but à sa vie la possession d'un timbre unique, qui fait la convoitise de ses pairs. Dans ce cas, comment peut-on satisfaire tout le monde ? (...)
[...] En même temps, le malheur des uns fait le bonheur des autres Le bonheur n'est pas une institution, ni un décret tel al liberté, que l'on peut définir par le fait de faire ce qui nous plaît tant que l'on ne nuit à autrui. Notre bonheur peut être le malheur de notre voisin Mais que serait alors le monde si chaque individu avait pour fin suprême son bonheur personnel ? Si chacun adoptait le principe de l'amour de soi ? Nous aspirons tous au bonheur, mais par des buts différents. Nous désirons, nous recherchons notre bonheur. [...]
[...] Dans ce cas, comment peut-on satisfaire tout le monde ? De plus, une fois le précieux obtenu, il perd de sa valeur, qui va alors se fixer un autre but . De même pour ce qui est de l'argent, l'homme le plus riche du monde n'a certainement pas atteint son bonheur ultime : il y a sans doute quelque chose qu'il souhaite plus que tout au monde obtenir, mais qu'il ne peut acheter, comme l'amour, si l'on suit la logique de Kant. [...]
[...] La recherche du bonheur est-elle une affaire privée ? Le bonheur peut être défini de manière extrêmement succincte comme un sentiment de bien-être. Il s'agit depuis bien longtemps de notre but ultime dans la vie. Mais voilà, on se demande si sa recherche n'est pas commune à tous. La quête du bonheur est-elle individuelle ? En effet, charité bien ordonnée commence par soi-même En même temps, ne serait-ce pas plus facile s'il s'agit d'un projet collectif ? Cependant, la définition du bonheur varie selon les individus. [...]
[...] En conclusion, la recherche du bonheur commence par soi-même. Il faut déjà avoir une définition personnelle de ce que représente le bonheur, une vision tout au moins, afin de se lancer à la quête du Saint Graal en s'associant avec ses pairs. Le bonheur, tout comme la paix, se situe à l'amont de l'humanité, c'est-à-dire ce qui représente tout ce qui est positif. Mais l'un comme l'autre sont des institutions fragiles qu'il faut préserver. En même temps, elle a besoin d'être remise en cause régulièrement pour ne pas devenir néfaste, dans le même cas que la démocratie, comme le définit Tocqueville (De la démocratie en Amérique) qui est critiquable et qui doit être critiqué pour garder son entière légitimité. [...]
[...] Il serait très audacieux d'imaginer une recherche du bonheur en regroupant tous nos pairs. Chacun ayant sa conception du bonheur, il serait vain de tenter un tel essai, qui serait un coup d'épée dans l'eau d'après Rousseau. Mais une association en quête de cette fin suprême comme le dit si bien Spinoza, serait bénéfique à une échelle beaucoup plus réduite. Effectivement, lorsque plusieurs hommes s'associent pour créer une entreprise, ils unissent leurs forces pour atteindre ce qu'ils conçoivent comme leur but ultime, à l'exemple de Google, créé par deux jeunes et brillant étudiants en informatique qui ont abandonné leur études en quête de leur bonheur par la création de leur entreprise. [...]
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