Dissertation de Philosophie (rédigée par un professeur) traitant la problématique : "Qu'est-ce que le bon sens ?". Les notions étudiées ici sont la perception, autrui et le sens.
[...] Quand je prétends qu'une idée est de bon sens c'est généralement que je suis incapable de la démontrer selon l'ordre des raisons. Se tourner vers le bon sens est en quelque sorte recourir à un argument d'autorité déguisé qui ne prouve rien. En opposant à son interlocuteur un Mais enfin, c'est de bon sens ! on ne manifeste rien d'autre que son impuissance. On convoque dans la discussion l'autorité bien discutable de la vox populi ou de la sagesse des nations. [...]
[...] Il cherche une chose qui soit par elle-même absolument bonne. Le sens commun lui répondra : la bonne volonté. Le bon sens ne donne pas là, aux yeux du Kant, une connaissance assurée et précise. Il ne fournit que des indications qui peuvent créer un consensus de départ pour que la discussion s'engage. La réflexion et l'analyse rationnelles sont ensuite chargées de les préciser et de les débarrasser de leurs imperfections. Le sens commun ne s'oppose donc pas à nos facultés supérieures, il est leur préalable. [...]
[...] Cela nous incite à suivre Platon dans sa critique du bon sens. Bien souvent, il n'est qu'une somme de préjugés, comme il le souligne dans l'Apologie de Socrate. De plus, la croyance, la doxa ignore qu'elle est une simple croyance et non un véritable savoir. Le bon sens a donc tendance à revendiquer pour lui seul la vérité, au détriment de savoirs plus solides. Or, il est loin d'être toujours cohérent. C'est tout l'objet des premiers dialogues de Platon où Socrate débusque les contradictions cachées dans les adages populaires ou dans les opinions de bon sens. [...]
[...] Cela nous incite à suivre Platon dans sa critique du bon sens. Bien souvent, il n'est qu'une somme de préjugés, comme il le souligne dans l'Apologie de Socrate. De plus, la croyance, la daxa ignore qu'elle est une simple croyance et non un véritable savoir. Le bon sens a donc tendance à revendiquer pour lui seul la vérité, au détriment de savoirs plus solides. Or, il est loin d'être toujours cohérent. C'est tout l'objet des premiers dialogues de Platon où Socrate débusque les contradictions cachées dans les adages populaires ou dans les opinions de bon sens. [...]
[...] Ainsi, le personnage d'Eugène Rougon, dans le roman de Zola Son Excellence Eugène Rougon, est pourvu par son créateur d'un gros bon sens paysan par opposition à une intelligence dédiée ou à une grande capacité de synthèse. Le bon sens apparaît ici comme une faculté de discernement acquise sur le tas par l'accumulation des expériences. L'homme de bon sens ne se préoccupe jamais de valeurs universelles ou d'idées générales. Il reste au plus près des problèmes particuliers qu'il doit résoudre. Le bon sens n'est pas un e intelligence théorique, c'est une clairvoyance pratique. [...]
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