Dans l'introduction de son livre, Bruno Bettelheim insiste sur le fait que l'un des buts principaux de notre vie est de lui donner un sens. Et ce processus n'est pas acquis, il est le fruit d'accumulation d'expériences au cours de sa vie. L'enfance en est une période clé, et les contes de fées y participent pleinement.
"Pour découvrir le sens profond de sa vie, il faut être capable de dépasser les limites étroites d'une existence égocentrique et croire que l'on peut apporter quelque chose à sa propre vie, sinon immédiatement, du moins dans l'avenir." (...)
[...] Et il est aidé par le caractère simplifié des sentiments des personnages. Par exemple, la tristesse de Cendrillon n'est pas vraiment décrite, on nous dit simplement Chaque jour désormais, la fillette se rendit sur la tombe de sa mère, et chaque jour elle pleura Ce qui suffit à l'enfant pour comprendre la tristesse du personnage. C'est l'association d'idée entre larme et tristesse Le conte ne prétend jamais décrire la réalité, car il serait alors cruel, sadique. Mais le contes sont parfaitement vrais en tant que symboles d'évènements ou de problèmes psychologiques. [...]
[...] Et seule cette conviction du conteur peut lui donner la force de grandir en sécurité, avec assurance et dans le respect de lui-même. Note et remarque, inclassable: dans le besoin de magie Lorsqu'un enfant a appris dans un conte de fées, qu'un personnage à première vue repoussante et menaçant peut magiquement se muer en ami très secourable, est prêt à croire qu'un enfant qu'il rencontre pour la première fois et qui lui fait peur, peut lui aussi, cesser brusquement d'être une menace pour devenir un compagnon désirable. [...]
[...] Et c'est ce contraste qui va permettre à l'enfant de mieux comprendre leurs différences, ce qui lui serait bien plus compliqué si les personnages étaient aussi complexe que dans le vie réelle. Plus un personnage bon est simple et direct, plus l'enfant s'associera à lui. Il ne se demande pas Qui est bon? mais A qui ai-je envie de ressembler? c'est donc par un personnage simple que l'enfant s'identifiera. L'enfant encontre pendant sa jeunesse de nombreux conflits intérieurs profonds (accès désespérés de solitude et d'abandon, et il est souvent proie à des angoisses mortelles). [...]
[...] Il est tout d'abord important de distinguer les contes de fées de la littérature enfantine. «Pour qu'une histoire accroche vraiment l'attention de l'enfant, il faut qu'elle le divertisse et qu'elle éveille sa curiosité. Mais pour enrichir sa vie, il faut en outre qu'elle stimule son imagination; qu'elle aide à développer son intelligence et à voir clair dans ses émotions; qu'elle soit accordée à ses angoisses et à ses aspirations; qu'elle lui fasse prendre conscience de ses difficultés, tout en lui suggérant des solutions aux problèmes qui le troublent.» L'atout du conte de fées est qu'il est en accord avec les aspects de la personnalité d'un enfant, et qu'il lui donne confiance en lui et en son avenir. [...]
[...] Les personnages sont gentils ou méchants, on retrouve le bien face au mal dans presque tous les contes de fées, c'est une opposition manichéenne. L'enfant s'identifie complètement dans le conte de fées, il imagine donc qu'il partage toutes les souffrances du héros au cours de ses tribulations et qu'il triomphe avec lui au moment où la vertu l'emporte sur le mal. Les personnages des contes ne sont pas ambivalents, ils ne sont pas à la fois bon et méchants, Comme nous les sommes tous dans la réalité Chaque personnage est tout bon ou tout méchant. [...]
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