"Etre dans le besoin" est une expression souvent employée pour évoquer une détresse matérielle qu'il nous faut à tout prix combler, afin de mieux s'épanouir. Le besoin désigne, en effet, ce qui est nécessaire à l'existence ou au développement d'un être vivant, ou un manque éprouvé de l'organisme et du psychisme. Mais également comme le disait Paul Ricoeur : "Le besoin est un affect en ce qu'il est tout entier une indigence qui par son élan tend vers ce qui le comblera". Mais alors par quels moyens reconnait-on nos besoins jugés "vrais" par l'esprit ? La vérité étant à considérer comme une valeur qui concerne un jugement et non une réalité. Or, si la notion de vérité est synonyme de jugement, tous les esprits n'associent pas les mêmes besoins au même titre de valeur, la philosophie pose le problème des critères de jugement "vrai". Aussi, nous pouvons légitimement nous demander si l'on détermine objectivement la valeur de nos nécessités (...)
[...] Sujet : Peut-on distinguer de vrais et de faux besoins ? Etre dans le besoin est une expression souvent employée pour évoquer une détresse matérielle qu'il nous faut à tout prix combler, afin de mieux s'épanouir. Le besoin désigne, en effet, ce qui est nécessaire à l'existence ou au développement d'un être vivant, ou un manque éprouvé de l'organisme et du psychisme. Mais également comme le disait Paul Ricoeur : Le besoin est un affect en ce qu'il est tout entier une indigence qui par son élan tend vers ce qui le comblera Mais alors par quels moyens reconnait-on nos besoins jugés vrais par l'esprit ? [...]
[...] Ces distinctions entre besoin et désir ne sont pertinentes qu'au niveau rationaliste. A cet égard, Epicure dans sa Lettre à Ménécée distingue les désirs naturels et nécessaires à la santé et au corps qu'il faut satisfaire (non seulement les vesoins physiologiques mais aussi ceux nécessaires à la santé de l'âme : la philosophie ou l'amitié). Il évoque également les désirs naturels et non nécessaires (faire un bon repas, boire de bons vins ) qu'il ne faut satisfaire que s'ils ne sont pas nuisibles à la vie heureuse. [...]
[...] Egalement, un africain va attribuer une très grande valeur (donc un jugement plus vrai) au besoin de logement qu'un européen par exemple. Avoir une habitation confortable lui paraitra être un privilège alors qu'un européen considèrera cela comme une banalité. C'est ainsi qu'un africain classera la télévision dans les besoins superficiels, appartenant au luxe parce qu'il n'y a pas accès, cela ne fait pas partie de sa culture. De cette façon, sur le thème de la culture nous pouvons ajouter cette citation éclairante de Voltaire : on ne peut désirer ce qu'on ne connait pas En revanche, lorsqu'un individu pense avoir atteint le bonheur suprême, comble tous ses besoins, on peut se demander De quelle ressource extérieure peut avoir besoin celui qui a réuni en lui tous ses biens Sénèque. [...]
[...] Pour aller encore plus loin, l'homme serait beaucoup plus tenté par l'exploration du superflu que par la considération de ses besoins primaires. Bachelard dira à ce sujet : La conquête du superflu donne une excitation spirituelle plus grande que la conquête du nécessaire Nous venons de voir que la distinction des vrais et des faux besoins est en réalité très subjective. Il y a une réelle différence entre les individus, une confusion avec le désir et une attirance vers le superflu. [...]
[...] A titre d'exemple, personne ne commence à fumer parce qu'il éprouve un manque de nicotine, c'est un douteux privilège réservé à ceux qui ont déjà pris l'habitude de fumer. Le toxicomane, privé de la drogue se voue à une carence réelle, le manque physique est mesurable et ne peut être ignoré impunément car il en découle des déséquilibres physiologiques importants. Ainsi, la non satisfaction d'un besoin aboutit à un manque. La différence de besoin se fait enfin ressentir dans le domaine de la religion. [...]
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