Commentaire de Philosophie (niveau lycée) consacré à un extrait d'une oeuvre de Henri Bergson, Le Rire. Ce commentaire consiste en une explication structurée du texte.
[...] En somme, nous pouvons dire que les mots n'expriment que ce qu'il y a de commun entre tous les hommes. En conclusion, nous avons vu dans la première partie que le langage permet seulement de juger de l'aspect extérieur des choses, c'est à dire de leur apparence et de leur fonction. Il classe les objets parmi des catégories bien définies selon ces deux critères. Ensuite, nous avons vu que les sentiments aussi étaient victimes du langage et de l'aspect extérieur, c'est à dire de ce qui se manifeste de façon visible et plus précisément sur notre corps, comme les larmes montrent la tristesse. [...]
[...] Ou y a t-il d'autres victimes du langage? Dans un second temps, nous allons voir que les objets ne sont pas les seuls victimes du langage, les sentiments et les émotions aussi sont dissimulés derrière ceux-ci. Tout d'abord, selon Bergson, les objets extérieurs ne sont pas les seuls que les mots désignent par des genres. En effet, celui-ci nous dit que nos états d'âme aussi sont touchés par cette tendance qu'a le langage à toujours tout généraliser. C'est pourquoi, nous ne les comprenons pas, du moins, pas totalement, c'est à dire qu'une partie importante de ces états d'âme nous est dissimulée par le langage. [...]
[...] Cependant, les artistes sont capables d'exprimer les sentiments et d'examiner les objets dans les moindres détails. On peut donc dire qu'ils sont capables de trouver la vérité que les autres ne prennent pas la peine de chercher. Et la vérité n'est-elle pas le but de la philosophie? Nous pouvons donc nous demander si les philosophes peuvent être considérés comme des artistes et s‘ils sont capables de parvenir au but recherché par Bergson, le fait de faire plus que lire des étiquettes collées sur toutes les choses. [...]
[...] Car les mots (à l'exception des noms propres) désignent des genres. Le mot, qui ne note de la chose que sa fonction la plus commune et son aspect banal, s'insinue entre elle et nous, et en masquerait la forme à nos yeux si cette forme ne se dissimulait déjà derrière les besoins qui ont crée le mot lui-même. Et ce ne sont pas seulement les objets extérieurs, ce sont aussi nos propres états d'âme qui se dérobent à nous dans ce qu'ils ont d'intime, de personnel, d'originalement vécu. [...]
[...] Mais on ne peut pas dire que ce sentiment soit conscient puisque nous ne choisissons pas d'être triste, joyeux, malheureux ou encore amoureux. Effectivement, la vie réserve parfois quelques surprises mais qu'elles soient bonnes ou mauvaises, elles sont le plus souvent incontrôlables par notre pensée qui est elle, bien trop vaste. En fait, le sentiment peut venir de n'importe où et pas seulement de nous-mêmes, il est très souvent provoqué par autrui qu'il le veuille ou non comme pour la réciprocité en amour : si un homme est amoureux d'une femme mais que celle-ci ne l'est pas, on peut quand même dire qu'elle a provoqué le sentiment, qu'il part d'un phénomène extérieur à la pensée de l'homme en question et qu‘avant, ce sentiment n‘était pas encore le sien. [...]
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