Les objets extérieurs à nous, nous sont devenus indispensables. Le monde dans lequel nous vivons est peuplé d'objets et de choses, fabriquées et inventées par les hommes, comme une table, un lit, et sont devenues à nos yeux des choses utiles et universelles grâce au langage : le mot table désigne toujours le même genre d'objet sur lequel on mange principalement, le mot chaise désigne une chose sur laquelle on s'assoit, bien qu'il existe une multitude de chaises et de tables. Nous sommes entourés d'un millier de choses auxquelles nous attribuons un nom commun, banal devenu le même pour tous les hommes (...)
[...] Que serait le monde si les choses étaient perçues seulement par un mot ? Avec les mots, la véritable matière, le fond des choses n'existent pas. Les mots nous cachent la véritable forme de la chose, le mot fait intermédiaire entre nous et la chose. De ce fait nous ne pouvons être reconnaissant envers eux. Les mots ont été créés par les hommes pour rendre le monde plus rassurant pour l'homme, mais ils ne sont qu'un nom pour la chose et non la chose elle-même. [...]
[...] Le mot donne vie à la chose, mais devient une sorte d'intermédiaire, de barrière.Ainsi, lorsque nous cherchons à nous asseoir, c'est le mot chaise qui nous vient à l'esprit et on l'objet en lui-même. Nous pensons d'abord au mot puis à la forme de l'ojet. D'ailleurs Bergson explique que le mot en masquerait la forme à nos yeux L'objet devant nous n'est plus que simplement un mot. Ce sont des mots qui nous entourent et non pas des objets, des choses. Nous avons créé des mots, un langage car c'est notre besoin qui nous l'a donné demandé. [...]
[...] Si le monde était peuplé d'hommes ayant des sentiments devenus universels par le langage, nous devrions douter de nos propres sentiments, sensations, pensées, nous nous demanderions si nous pensons pas comme nos voisins et puis comme tout le monde.En extérieur, le langage peut changer les sentiments, les choses en les banalisant mais au fond de nous, dans notre âme nous savons que nous ne pensons pas exactement comme notre voisin, que la chaise dans notre salon n'est pas une chaise parmi d'autres mais celle qui a appartenu à notre grand-mère. Les mots changent la chose en apparence à l'extérieur mais pas à l'intérieur. Les choses ne sont pas, elles n'existent pas, elles deviennent. Elles deviennent avec l'âge avec le temps. Elles deviennent une âme, elles ont une âme comme nos sentiments. Personne ne voit les événements de la même manière. [...]
[...] Quand nous pleurons un être cher, nous appelons cela de la tristesse. Quand nous sommes irrités par quelque chose nous appelons cela de la colère. Tous les sentiments que nous ressentons ont un mot, un nom commun. Bergson se demande si ce sentiment n'arrive pas en nous, fait bien partie de nous, s'il est bien nôtre, est ce bien notre sentiment lui- même qui arrive à notre conscience ? du fait des mots, du changement qu'ils opèrent sur les choses, nous pouvons douter de notre originalité, de nos sentiments qui faisaient de nous un être unique.Car chacun de nous réagit différemment à la perte d'un être cher, lorsqu'il est irrité ou lorsqu'il aime. [...]
[...] Que sont-elles à nos yeux ? Et que deviendrait le monde si les choses étaient perçues comme banales, identiques à tous les autres ? Nous verrons dans un premier temps que les choses sont utilisées comme moyen pour notre seul besoin, puis dans un second temps, nous expliquerons que les mots forment une barrière entre nous et les choses, puis nous verrons que par l'intermédiaire du langage, les mots sont les étiquettes des choses, qu'ils ne servent qu'à désigner l'extérieur de la chose et enfin nous expliquerons qu nos sentiments, ont tendance à devenir communs de tous, ce qui conduirait à un monde d'artistes selon Bergson. [...]
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