Le texte étudié est un extrait de l'Essai sur les données immédiates de la conscience, d'Henri Bergson (19ème siècle). Ce texte a pour thème le rapport entre le langage et le moi, la manière dont s'appliquent à la pensée. Ici Bergson s'efforce de montrer l'incapacité du langage à traduire fidèlement la pensée profonde, la conscience. Pour lui, les états de conscience du moi profond ne peuvent être explicités par des mots car ils sont trop intimes, trop personnels tandis que les mots sont universels. Le langage ne peut ainsi se contenter que de désigner les pensées du moi de surface, qui ne perçoit que des sensations impersonnelles. Nous nous demanderons si cette thèse est totalement fondée : la pensée est-elle incommensurable avec le langage ? Pour cela, nous étudierons le texte en trois parties (...)
Plan de la dissertation
Introduction
I) Opposition entre le moi de surface et le moi profond
A. Moi de surface
B. Moi profond
II) De quelle manière intervient le langage dans les deux cas ?
III) Vérification de la thèse de Bergson
Conclusion
[...] Le moi profond porte un jugement individuel et subjectif sur ce qu'il perçoit, ses états de conscience sont plus complexes car tous mêlés. Ce moi profond est réellement distinct des autres moi, ses pensées sont propres à chaque individu, il est unique. Bergson explique que tout ce qui se passe dans le moi profond est vraiment unique et différent pour chaque personne par ces mots : Ainsi chacun de nous a sa manière d'aimer et de haïr, et cet amour, cette haine, reflètent sa personnalité toute entière Dans la suite du texte, Bergson se pose la question de l'intervention du langage dans chacun des deux cas du moi. [...]
[...] Pour cela, nous étudierons le texte en trois parties : tout d'abord l'opposition que fait l'auteur entre le moi de surface et le moi profond ; ensuite la manière dont le langage intervient dans les deux cas ; et enfin nous conclurons avec la vérification de la thèse de Bergson : la pensée incommensurable avec le langage. Pour introduire sa thèse, Bergson commence par préciser l'opposition entre deux niveaux de pensée distincts : le moi de surface, qui touche le monde extérieur, et le moi profond, le véritable moi. [...]
[...] Se demander si le langage est apte à exprimer la pensée ou s'il est vraiment incommensurable avec la pensée, c'est d'abord se demander si la pensée peut exister sans langage. Si l'on prend la pensée au sens large, il est évident qu'il peut y avoir une pensée sans langage (un bébé sent et donc pense même s'il ne parle pas, par exemple) et que le langage est impuissant à exprimer, dans leur vécu et leurs nuances, l'ensemble des phénomènes de l'esprit, les sentiments et les sensations. [...]
[...] Ici Bergson s'efforce de montrer l'incapacité du langage à traduire fidèlement la pensée profonde, la conscience. Pour lui, les états de conscience du moi profond ne peuvent être explicités par des mots car ils sont trop intimes, trop personnels tandis que les mots sont universels. Le langage ne peut ainsi se contenter que de désigner les pensées du moi de surface, qui ne perçoit que des sensations impersonnelles. Nous nous demanderons si cette thèse est totalement fondée : la pensée est-elle incommensurable avec le langage ? [...]
[...] Pour lui, il existe deux faces du moi, celui en surface et celui en profondeur, et le langage ne peut que décrire, et encore vaguement, des sensations perçues objectivement par le moi de surface. Mais le langage désigne les états de conscience singuliers du moi profond par des mots communs à tous les hommes, il le trahit donc en se faisant juxtaposer des éléments qui devraient se fondre entre eux. Ainsi, la capacité du langage à retranscrire la pensée dépend de la nature de la pensée et de son niveau d'individualité. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture