Commentaire d'un extrait de l'ouvrage Le Rire de Bergson, sur le rôle du langage.
[...] Le langage est un instrument de la pensée qui permet de disposer de la réalité. On ne parle pas pour dire des mots mais pour exprimer une pensée. Mais celui-ci ne risque t il pas de figer la pensée dans son élan, de réaliser, de chosifier des abstractions ? Fait pour spiritualiser la matière, le langage peut aboutir à matérialiser la pensée. C'est d'ailleurs le reproche que va lui adresser Bergson. A la rigueur le langage convient pour désigner des objets matériels. [...]
[...] Bergson déclare que nous ne voyons pas les choses mêmes c'est-à-dire que notre vision du monde n'est pas complète. Certes je perçois mon environnement mais pas dans son identité totale dans ce qu'elle l'aurait d'originale et de singulier. Dès lors que voyons-nous ? Il semble que ce que nous pouvons percevoir c'est ce que nous pouvons comprendre, ce qui a une signification pour nous. Cette compréhension se fait par la signification, par le sens et donc le signe. Or le propre du signe c'est de ne pas être compréhensible immédiatement, il faut l'interpréter et donc le penser. [...]
[...] Quand je cherche des mots pour exprimer ma pensées j'utilise des termes impropres jusqu'à que je trouve celui qui va me satisfaire. Aussi le philosophe doit il toujours chercher les mots justes pour traduire sa pensée. En fait, c'est comme si les mots exacts pour traduire ma pensée n'existaient pas. Quand nous éprouvons de l'amour ou de la haine, quand nous nous sentons joyeux ou tristes, est ce bien notre sentiment lui-même qui arrive à notre conscience avec les mille nuances fugitives et les mille résonances profondes qui en font quelque chose d'absolument nôtre ? [...]
[...] D'ailleurs si notre monde n'était pas formé ainsi personne ne se comprendrait. Et c'est bien grâce à ce monde structuré par le langage que l'enfant qui né peut grandir et trouver sa place parmi les siens. De plus il apprend à associer le mot et l'objet qu'il désigne en même temps. Comment le langage peut-il jouer un rôle aussi capital dans notre relation au monde ? Car les mots désignent des genres Les choses appartiennent à un genre dès lors qu'elles ont des caractéristiques communes. [...]
[...] Bergson, Le Rire : le langage Commentaire de texte portant sur un extrait de l'œuvre intitulée Le Rire d'Henri Bergson relatif au rôle du langage. Texte étudié «Nous ne voyons pas les choses mêmes ; nous nous bornons, le plus souvent, à lire des étiquettes collées sur elles. Cette tendance, issue du besoin, s'est encore accentuée sous l'influence du langage. Car les mots (à l'exception des noms propres) désignent des genres. Le mot, qui ne note de la chose que sa fonction la plus commune et son aspect banal, s'insinue entre elle et nous, et en masquerait la forme à nos yeux si cette forme ne se dissimulait déjà derrière les besoins qui ont créé le mot lui-même. [...]
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