Dans la vie quotidienne nous qualifions de vraie une thèse, une idée qui peut être vérifiée dans n'importe quelle circonstance, à n'importe quel moment. Cette vérité se vérifie par l'expérience et repose sur des concepts. Ainsi, si je lâche un objet que je tenais en main, il tombera au sol : il s'agit du principe de gravité. Toutes les vérités semblent donc être justifiables par la science. Nous pouvons même savoir si une personne raconte la vérité ou pas à partir d'un détecteur de mensonge. Tout passe par l'objectivité. Au contraire la beauté appartient au domaine du sensible, du sentiment (...)
[...] Ainsi nous ne nous attachons plus à un objet ou à une personne mais au beau dans son ensemble. Cela nous permet alors de passer du monde sensible au monde intelligible, et donc de passer du monde des illusions à celui du vrai. Ainsi pour Platon le beau n'est qu'un moyen, une étape qui permet d'accéder à la vérité. Même si la beauté ne nous livre pas directement une vérité, il existe tout de même un lien, une relation entre les deux notions. [...]
[...] Il y a une différence puisque se rapporter ne signifie pas se fonder sur un concept. De plus le mot quelque nous met bien en évidence le fait qu'il ne s'agisse pas d'un concept déterminé, puisque tous les concepts déterminés sont de l'ordre de l'entendement. En effet avec l'entendement il y a une primauté du principe de causalité. L'entendement recherche toujours une cause à un effet. Or la liberté se définit comme étant une cause première, puisqu'elle n'est l'effet de rien. [...]
[...] Comment, dans ces conditions, la beauté, qui semble reposer sur la subjectivité, pourrait- elle nous offrir une vérité universelle et objective ? Nous verrons d'abord que cette opposition apparente entre beauté et vérité vient du fait que nous confondons souvent l'agréable et le beau. Puis nous verrons qu'il existe une relation entre beau et vérité pour enfin remarquer que la beauté nous délivre une vérité, soit, mais une vérité qui ne peut être délivrée par la science elle-même. Toute l'introduction repose sur l'opposition entre beauté et vérité. [...]
[...] Voilà pourquoi il y a une universalité du beau. Cette universalité donne au beau une possibilité de délivrer une vérité. La beauté repose également sur le jugement de goût. La beauté touche les sentiments et semble donc subjectif : c'est comme si le goût ne se fondait sur aucun concept. Mais d'un autre côté il semble y avoir une finalité du beau puisque l'objet beau est beau comme s'il voulait nous plaire : le jugement de goût se fonderait alors sur un concept à déterminer. [...]
[...] Ainsi la beauté nous délivre bien une vérité. Malgré l'idée de départ, à savoir que la vérité et la beauté appartiennent à deux mondes opposés, il existe bel et bien une relation entre les deux. Kant a réussi dans sa thèse à réhabiliter le sensible face à la science. La science ne cesse de nous donner des vérités sur le monde que nous occupons. Mais la vérité que nous délivre la beauté est d'une importance supérieure. Nous sommes libres. Et nous ressentons cette liberté à chaque expérience esthétique. [...]
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