Le plaisir sensible pris au beau : terme esthétique inventé par Baumgarten (1750) = science sensible appliquée aux Beaux-arts. Si on donne à un domaine de connaissance le nom d'esthétique, deux impératifs : 1/ l'esthétique doit être une science (normes objectives, lois...) 2/ elle doit prendre pour objet les manifestations du sensible (= les oeuvres).
Mais alors, si on peut établir des lois entre réception des informations sensibles et émotions suscitées, peut-on définir de cette manière une émotion ou une manifestation du sensible qui porteraient les noms de sentiment du beau ou de beauté ?
[...] FICHE : La beauté et au-delà : quel est lʼobjet esthétique : lʼart ou la beauté ? En 1885, Baudelaire propose sa définition de la beauté : Le beau est toujours bizarre. Trois interprétations : - historique = les artistes ne semblent plus se préoccuper uniquement de la beauté de leur art (milieu XIXè) - conceptuelle = le beau est au moins double (beauté ancienne = harmonieuse, ordonnée beauté moderne = bizarre, variée) - relativiste = comment le peut beau peut être une norme absolue alors quʼil varie selon les singularités des artistes ? [...]
[...] Une conception spirituelle et historique de lʼart : Lʼeffet de lʼart est-il intellectuel ou sensible ? Si esthétique = discipline qui connaît les oeuvres alors elle doit les connaître de manière conceptuelle tout autant que sensible. Pour Hegel, l'esthétique est une histoire de lʼart mais une histoire intellectuelle (trois moment : art égyptien / art grec / poésie voir ficher sur Hegel). Dans cette histoire finalisée, le rôle de lʼesthétique est de comprendre les principales étapes du progrès de lʼesprit et dʼappréhender chaque oeuvre dans son moment. [...]
[...] Hume réhabilité quand même le goût comme norme en disant que dans les faits la plupart des gens sʼaccordent à aimer les mêmes choses. Invariabilité du beau qui nʼest pas sensible mais intellectuelle (liée à lʼéducation). La subjectivité nécessaire du beau : beau ce qui plaît universellement sans concept” écrit Kant, mais sʼil nʼy a pas de concept du beau, cʼest quʼil nʼy a pas non plus de science du beau, et que la beauté est un simple jugement de valeur. [...]
[...] Car la constitution dʼune histoire de lʼart semblable à celle dʼHegel impose à la fois que chaque moment ou chaque civilisation trouve ses propres règles, et quʼil y ait des individus qui rompent avec les règles et mènent lʼesprit de lʼart au moment suivant. Le beau lui-même semble échapper à toute normativité puisquʼil est à chaque fois redéfini par des subjectivités singulières. Lʼesthétique peut-elle définir des normes ? La nouveauté comme norme de la création : Distinguer deux points de vue : créateur et spectateur. Lʼartiste ne peut, sans courir le risque de lʼacadémisme, se soumettre aux canons de son temps et à la conception commune de la beauté ou de lʼharmonie. [...]
[...] Le plaisir proprement esthétique : Selon Kandinsky, lʼambition de lʼart du XXè est de convier le spectateur à partager les nécessités intérieures des artistes. La mission de lʼesthétique ne serait donc pas de soumettre les oeuvres à des normes objectives, mais de permettre au spectateur de retrouver la nécessité intérieure des artistes, la Beauté de l'esprit. Il sʼagirait donc dans lʼart de saisir la une beauté plus profonde que la beauté subjective. La difficulté de comprendre le beau découle peut-être de cette dualité irréductible entre deux beautés égales, beauté intérieure et beauté extérieure, pour le spectateur et pour le créateur. [...]
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