Que voulons-nous dire quand nous disons "C'est beau" ?

Résumé du document

Ainsi, nous pouvons dire de tel chef-d'oeuvre architectural qu'il est beau et nous pouvons aussi dire que tel meuble dans un supermarché est beau, de cette façon, ces deux réalités qui semblent peu comparables suscitent le sentiment du beau, mais que veux-je dire quand je dis que ce meuble est beau ? N'est-ce pas un abus de langage que de dire "c'est beau" ? "C'est beau" ne sous-entend-il pas un sens plus profond, en contradiction avec le "c'est beau" que nous employons communément (...)

Extraits

[...] Le sujet présuppose qu'avec la phrase c'est beau j'arrive à dire ce que je veux dire. Cependant, le prêt-à-porter du langage semble ne pas pouvoir définir ce sentiment qui, nous l'avons vu, dans la deuxième partie, semble renvoyer à quelque chose de puissant et de métaphysique. D'où la confusion que peut provoquer cet adjectif appliqué pour des objets, qui semble-t-il, ne renvoient, en d'aucune façon, à une dimension universelle. Par exemple, je trouve beau celui que j'aime, or il n'y a pas de plaisir désintéressé, d'absence de désir comme le définit Kant, puisque justement je désire celui que j'aime. [...]

[...] C'est d'abord en cela que la beauté est jugée universelle par le sujet. Ensuite, le sentiment du beau implique l'espoir, l'attente qu'autrui trouve beau ce que nous trouvons beau. Ainsi, devant une sculpture que je ne désire pas, qui ne représente aucun intérêt pour moi, vais-je dire c'est beau puis n'est-ce pas ? en me tournant vers la personne qui m'accompagne, ainsi le beau est un sentiment qui vise l'universalité, nous pensons qu'une chose qui mérite d'être aimée par tous est belle. [...]

[...] Notion : l'art, le beau Sujet : Que voulons-nous dire quand nous disons C'est beau ? La phrase C'est beau dite à tort et à travers peut sembler perdre sa profonde signification et devenir commune, banale, et ceci nous entraîne alors à nous demander à quoi nous associons vraiment l'adjectif beau dans notre esprit. Ainsi, nous pouvons dire de tel chef-d'œuvre architectural qu'il est beau et nous pouvons aussi dire que tel meuble dans un supermarché est beau, de cette façon, ces deux réalités qui semblent peu comparables suscitent le sentiment du beau, mais que veux-je dire quand je dis que ce meuble est beau ? [...]

[...] Cependant, la phrase c'est beau peut être remise en cause, il semble que le signifiant n'est pas à la hauteur du signifié. Ce qui explique que le beau qualifie des réalités banales autant qu'un sentiment d'universalité métaphysique. Aussi, peut-on faire une distinction avec l'agréable défini par Kant, même si malgré tout le langage montre ses limites pour traduire les sensations de nos consciences. [...]

[...] D'abord, quand nous disons c'est beau nous pouvons vouloir dire que par exemple une œuvre d'art est remarquablement bien faite. De cette façon, nous accordons de l'importance à la technique de l'artiste. En effet, pendant longtemps, la différence entre artiste et artisan n'était pas faite, il s'agit alors au peintre d'avoir une habileté, une technique parfaite, enseignée dans des ateliers d'art, de véritables écoles qui expliquent comment manier un pinceau, quel geste faut-il faire pour obtenir cet effet, quelles couleurs faut-il mélanger. [...]