Loin d'être un simple enregistrement de "faits donnés", comme pourrait le croire une conception naïve des sciences de la nature, l'observation, d'après Bachelard, est une véritable élaboration dans laquelle les théories scientifiques interviennent à chaque étape et à chaque niveau. Pour exposer cette thèse, l'auteur procède en trois temps, qui correspondent d'ailleurs à trois phases du processus même de l'observation scientifique (...)
[...] Bachelard, Le nouvel esprit scientifique : observation scientifique Commentaire philosophique d'un extrait de l'ouvrage Le nouvel esprit scientifique (1934), de Bachelard dans lequel le philosophe étudie le rôle de la théorie dans l'observation scientifique des phénomènes de la nature. Texte étudié Déjà l'observation a besoin d'un corps de précautions qui conduisent à réfléchir avant de regarder, qui réforment du moins la première vision, de sorte que ce n'est jamais la première observation qui est la bonne. L'observation scientifique est toujours une observation polémique; elle confirme ou infirme une thèse antérieure, un schéma préalable, un plan d'observation; elle montre en démontrant; elle hiérarchise les apparences; elle transcende l'immédiat; elle reconstruit le réel après avoir reconstruit ses schémas. [...]
[...] (Bachelard, Le nouvel esprit scientifique, 1934) Le grand épistémologue français du XXème siècle, Gaston Bachelard, examine dans cet extrait, tiré de l'ouvrage Le nouvel esprit scientifique (1934), le rôle de la théorie dans l'observation scientifique des phénomènes de la nature. Loin d'être un simple enregistrement de "faits donnés", comme pourrait le croire une conception naïve des sciences de la nature, l'observation, d'après Bachelard, est une véritable élaboration dans laquelle les théories scientifiques interviennent à chaque étapes et à chaque niveau. [...]
[...] Les phénomènes produits par l'expérimentation scientifiques gardent l'empreinte d'un travail théorique. Conclusion "Toute objectivité dément le premier contact avec l'objet", écrira Bachelard dans La psychanalyse du feu. La conception de l'observation et de l'expérimentation que notre auteur développe dans le texte que nous venons d'étudier s'oppose radicalement à une conception empiriste, selon laquelle la nature offrirait spontanément tous ses phénomènes à un observateur qui n'aurait qu'à les recueillir fidèlement et consciencieusement, comme des données objectives ou des faits bruts qui seraient disponibles indépendamment des théories. [...]
[...] Cela peut être le combat des théories scientifiques contre les théories pré- scientifiques. C'est dans la mesure où l'observation engage des théories qu'elle peut être considérée comme scientifique. Les rapports logiques de contradiction, d'infirmation etc sont toujours inscrits dans l'activité réfléctive qui structure l'observation. Un fait ne peut contredire un fait; seule une affirmation peut contredire une affirmation. La confirmation et l'infirmation se situent sur le plan des idées (exemple: absurde de dire que Galilée a vu le Soleil tourner autour de la Terre . [...]
[...] L'observation scientifique ne contredit pas une observation antérieure, mais un ensemble d'idées qui donnent une représentation simplifiée et anticipée de la réalité à découvrir. Une observation donne lieu à une opération d'un esprit engageant des relations logiques de nécessité. Ce que l'observation donne à voir est différent des apparences. Elles sont classées selon un ordre de priorités. La théorie conditionne l'observation, et l'observation à son tour s'inscrit dans la théorie qu'elle renforce ou affaiblit. Partie L'expérimentation Bachelard signale la nécessité d'épurer et de filtrer le phénomène: éliminer les effets accidentels pour sélectionner l'aspect essentiel qu'il s'agit d'observer. [...]
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