Ce qui caractérise l'opinion pour Bachelard est ce qu'elle fait, et non ce qu'elle est. Il ne la définit pas mais la pose en l'opposant à la science. Que fait-elle précisément ? Elle interdit de réfléchir, fait obstacle au savoir et doit donc être rejetée purement et simplement. Mais il y a une progression qui nous permet de comprendre en quoi réside l'obstacle de l'opinion et pourquoi il est le premier (...)
[...] Il ne la définit pas mais la pose en l'opposant à la science. Que fait-elle précisément ? Elle interdit de réfléchir, fait obstacle au savoir et doit donc être rejetée purement et simplement Mais il y a une progression qui nous permet de comprendre en quoi réside l'obstacle de l'opinion et pourquoi il est le premier. (I. La science dans son besoin d'achèvement comme dans son principe, s'oppose absolument à l'opinion. [on souligne les termes clés]. L'opposition entre les deux est radicale. [...]
[...] Ils ne sont que désignés comme utiles pour l'instant, ou inutiles. Et c'est cela qui est mis à la place de la connaissance, c'est cela qui remplace la recherche et la valeur. En effet, on ne s'interroge pas sur ce qui est véritablement utile, car pour cela il faudrait pousser l'examen. L'utile de maintenant n'est peut-être l'utile de plus tard. En posant ainsi l'utilité immédiate et irréfléchie de ce qui nous sert pour le moment, il est clair qu'on s'interdit soi-même de le connaître plus avant. [...]
[...] (Bachelard, Formation de l'esprit scientifique) La notion d'obstacle épistémologique Ce paragraphe forme un tout. Il ne s'interroge pas seulement sur l'opinion en général, ou sur la science, voire leur opposition, mais avant tout sur la formation de l'esprit : l'enjeu est de former une pensée : apprendre à penser et cela, plus précisément, en science. Bachelard parle du point de vue scientifique, non dans l'absolu. En quoi l'opinion peut-elle constituer un obstacle à la formation de l'esprit scientifique ? Il y a 2 parties dans ce paragraphe. [...]
[...] Il faut lui vouer une sorte de culte de moralité, ne serait-ce qu'en disant qu'elle se corrige peu à peu et s'instruit. Mais une opinion savante, ce serait un cercle carré. En réalité, c'est à chacun de surmonter l'obstacle pour lui-même et c'est pourquoi il est premier. Une morale peut être provisoire (cf Descartes) au sens où elle accepte les usages. Mais une connaissance vulgaire est seulement une mé-connaissance. C'est sur cette ironie polémique, anti-vulgarisatrice, que s'achève la description de l'opinion. [...]
[...] C'est ( ) ce sens du problème qui donne la marque ( ) scientifique. Non poser les bonnes questions ou les vrais problèmes, car les problèmes n'existent pas en soi, mais seulement en relation à un esprit qui les pose. L'esprit est le problème et le problème est l'esprit lui-même en train de s'exercer. Ce point est le nerf de la thèse de Bachelard, ce qu'elle a de plus central. Le sens du problème, en effet, n'est pas un nouvel organe, un nème sens, après le 6ème. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture