Le bonheur
Notre société encourage à construire une vie fondée sur le bonheur, le plaisir, et elle pousse à rechercher constamment l'idéal qui consiste à avoir tout pour être heureux.
Pour autant, même en suivant à la lettre la recette prescrite pour être heureux: emploi, argent, couple, enfants, maison...le bonheur n'est pas forcément à la clé.
Que signifie avoir tout pour être heureux ? Sommes-nous libres d'être heureux ?
[...] Il s'agit bien d'interprétations puisque pour les mêmes évènements, certaines personnes vont plutôt se laisser glisser vers une perspective négative, pessimiste, qui aura tendance à limiter la volonté d'accroissement de l'individu, et d'autres vont affronter la réalité avec une volonté de surpassement de soi Ces deux façons d'être au monde sont décisives pour vivre une existence heureuse. Ainsi, “avoir tout pour être heureux“ n'assure pas une vie bienheureuse. Par contre, affirmer sa volonté de puissance ou d'accroissement, c'est affirmer sa volonté de vie vivante, et non en dégénérescence, c'est choisir une vie heureuse en optant pour une perspective de vie heureuse, car la valeur de la vie est une question de perspective. [...]
[...] En effet, si tel était le cas, toutes les personnes pouvant s'offrir les objets de leurs désirs et ainsi pouvant multiplier les plaisirs, devraient être pleinement heureuses. Mais la réalité prouve que l'accès à la plénitude passe certainement par d'autres voies. En revanche, on peut s'interroger sur le bonheur qui est vendu à travers la publicité. Ce bonheur semble correspondre plus au plaisir de l'instant et du confort qu'à la félicité elle-même. De cette façon, “avoir tout pour être heureux“ renverrait à “avoir tout pour le plaisir“. [...]
[...] Avoir tout pour être heureux : idéal ou devoir ? Le bonheur a toujours été recherché par l'homme, sous différentes formes selon les époques, les civilisations ou les croyances, mais la quête de la vie bienheureuse reste bien la finalité de l'existence humaine. Il se pourrait même que le désir d'accéder au bonheur soit la motivation première de l'homme, une sorte de force vie instinctive sans laquelle l'existence n'aurait pas de sens pour l'humanité. Pourtant, le bonheur est plus souvent, espéré, fantasmé qu'apprécié. [...]
[...] Pour cette raison, il semble impossible de “paramétrer“ un mode de vie propre au bonheur. Par ailleurs, au-delà des données objectives, certaines enquêtes tentent d'interroger les personnes sur leurs ressentis, sans tenir compte des éléments objectifs, ce qui signifie que les chercheurs, ici, s'intéressent plus à la satisfaction des individus concernant leur existence qu'à ce qui les rend heureux. Il y a donc moins l'envie de définir objectivement ce qui fait le bonheur que d'écouter la perception des personnes interviewées. Malgré tout, ces travaux sont aussi critiqués et critiquables pour différentes raisons. [...]
[...] “Avoir tout pour être heureux“, est-ce un enjeu individuel ou collectif ? Ce dernier point met en avant un problème crucial : soit le bonheur est une affaire personnelle soit il concerne bien commun“. En effet, lorsqu'une personne juge qu'une autre a “tout pour être heureuse“, c'est qu'elle est en capacité d'évaluer le bonheur d'autrui. En ce sens, le bonheur ne relèverait pas du particulier mais du général. Dans un deuxième temps, j'essaierai donc de comprendre quels sont les critères principaux, évoqués dans ce “tout pour être heureux“. [...]
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