Traditionnellement, on distingue les personnes et les choses, c'est sur cette distinction que repose la dignité de la personne. On vend un chien, une maison, mais pas un homme, tout au moins depuis l'abolition de l'esclavage.
[...] Si donc l'âme n'avait pas à subir les souillures du corps, elle pourrait accéder à la pleine liberté, à la connaissance, et pour finir au bonheur dans le monde des Idées. Mais avant cela, durant la vie, il faut s'assurer que l'âme ne se dégrade pas. Dans le mythe de Glaucos, (Livre La République) Socrate compare la mauvaise influence du corps sur l'âme à une statue ayant séjourné en mer et étant par conséquent mutilée par les flots, les coquillages et les algues qui sont venus se coller à la statue. [...]
[...] Cette conception explique facilement pourquoi est-ce nous la chose pensante qui possédons un corps. Néanmoins, plusieurs observations sont à formuler devant cette apparence d'omnipotence que semble exercer l'âme sur le corps. En effet, au cours de maints évènements, nous avons pu constater que notre corps ne répondait plus à notre vouloir. Loin pour autant d'accorder une autonomie complète au corps, nous pouvons remarquer que, par exemple, les réflexes ne sont pas aveugles, ils dessinent avant même que l'objet soit analysé complètement par notre cerveau, sa structure et la place qu'il prendra lorsque nous l'aurons saisi. [...]
[...] Un corps sans âme est un animal, une âme sans corps est selon Platon à la recherche d'un corps puisqu'elle est immortelle, ou alors a rejoint le monde des Idées récompensée pour sa bonne conduite On ne doit donc pas opposer l'âme et le corps mais montrer leur complémentarité : mens sana in corpore sano, l'optimal dans l'équilibre. En outre, il ne faut pas, comme Socrate le fait, diaboliser le corps et le représenter comme l'obstacle au bonheur. En effet, de manière générale, ce sont les joies liées au corps que nous apprécions le plus. Nous avons beau penser, produire des idées, déduire et analyser, cette activité demeure abstraite, non pas irréelle, mais invisible et fugitive parfois même vague et inaboutie, et de fait, décevante. [...]
[...] Toutefois, il est important de souligner que si le corps est capable de nous abuser, ce n'est pas un phénomène invariable, la plupart du temps même, il traduit mon état d'esprit. Dans la même idée, lorsque l'on est malade, c'est notre corps qui l'est et pourtant, nous subissons des effets sur notre âme, nous voulons sortir de notre corps qui nous retient prisonnier. A contrario, pour le cas des maladies psychosomatiques, ce sont les affections de l'âme qui ont des répercussions sur le corps. Se pose alors la question à qui appartient le corps ? à lui-même ? [...]
[...] D'ailleurs, mon corps exprime souvent des sentiments que je ne dis pas. Ce que cache mon langage, mon corps le dit. ( Roland BARTHES, Fragment d'un discours amoureux). Parfois, on ne se donne même pas la peine d'ouvrir la bouche pour répondre. Mais il y a un autre effet à cette communication corporelle ce sont les erreurs de compréhension des signes. Le langage (implicite) du corps est très présent dans la séduction. Chaque personne va attendre un signal tacite de l'autre avant de pouvoir continuer le processus. [...]
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