Dissertation de philosophie traitant le sujet : "Avoir un corps : être exposé".
[...] Mais ce corps pour autrui devient le corps pour nous, puisque nous essayons de nous voir comme nous sommes, sans jamais y parvenir de nous même, ne pouvant être à ma fois sujet et objet. Le vrai défi que chacun doit relever pour lui-même est l'acceptation de son corps, acceptation qui passe par l'affrontement du regard d'autrui. Les entretiens de personnalité ou d'embauche, les interventions en public, bref, tous ces événements qui nous font progresser dans notre acceptation sont autant de challenges passionnants à surmonter et à gagner. NOTA BENE : Le vocabulaire de ce devoir est, pour l'essentiel, sartrien et est tiré de L'Etre et le Néant, comme d'ailleurs la majorité des raisonnements. [...]
[...] Même quand je peux avoir l'impression de m'évader de mon corps, de ne plus en ressentir l'omniprésente nécessité, sa réalité s'impose encore à moi. Nous pouvons donc dire, avec Sartre : " J'existe mon corps. C'est là sa première dimension. " Mais, en tant que pour-soi, il a également un autre mode d'existence : le pour-autrui. Comme le corps d'autrui est pour nous un objet de connaissance, un instrument, notre corps est pour autrui la même chose. Notre corps est donc exposé au regard et aux actions de tous. Et ce qui est remarquable, c'est que nous sommes exposés perpétuellement, à tout moment. [...]
[...] Notre corps peut être caressé, embrassé, serré contre un autre corps. L'échange physique d'un corps à un autre, que ce soit entre des amants, des amis ou encore des parents avec leurs enfants a un rôle très important dans nos vies. S'il est vrai que certains ont en ont plus besoin que d'autres, il faut reconnaître que nous avons tous besoin d'un contact physique, ou bien d'un jeu avec nos corps. Toute la dynamique de la séduction passe exclusivement, au début tout du moins, par nos corps. [...]
[...] Mais qu'est-ce qu'avoir un corps ? Est-ce seulement le sentir ou bien est-ce " exister son corps " ? Mon corps, que je ne peux voir, est donc accessible d'abord à autrui, en tant qu'objet. Autrui peut voir mon corps comme un objet, ce que je ne peux faire, puisque je ne peux être à la fois sujet et objet. Quelles sensations, quels sentiments fait naître en nous le regard omniprésent d'autrui ? Mais ce " corps-pour-autrui " ne devient-il pas le " corps-pour-nous c'est-à-dire, n'essayons-nous pas de nous approprier la connaissance qu'a autrui de notre corps ? [...]
[...] Notre corps, exposé, nous met en péril. Nous pouvons donc ressentir de la peur, mais aussi de la fierté. Celle-ci, nous dit Sartre, est d'abord " résignation " puisque, si elle est acceptation et revendication de ce que je suis cela, elle est aussi acceptation que je ne sois que cela. La fierté nous vient du jugement qu'autrui porte sur nous. Quand autrui, guidé par ses regards, m'affecte de la beauté, de l'esprit, il me confère de l'objectité, c'est-à-dire un caractère d'objet. [...]
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