L'aventure est le dialogue de la mort et de la liberté, Jean-Yves Tadié, paradoxe, volonté, aventure, Odyssée, Homère, Ulysse, Jankélévitch, Itaque, Pénélope
La soif de la liberté et le désir de dépasser la captivité imposée par les lois naturelles et civiles poussent l'être humain à se lancer dans ce qu'il appelle l'aventure, qui est une expérience pleine de danger et de risque de mort. C'est ce que résume Jean-Yves Tadié dans sa citation en disant : "L'aventure est le dialogue de la mort et de la liberté". En effet, Tadié utilise dans sa citation des termes paradoxaux, la mort et la liberté : le premier est le grand danger qui peut être vécu par tout être vivant, c'est que la fin de la vie soit captive ou libre, en un mot, c'est le grand ennemi de la liberté. Mais, cette dernière est un titre de vie, un défi contre toute captivité physique ou morale.
[...] À la lumière de ces deux œuvres, on va voir comment l'aventure peut dialoguer entre la mort et la liberté. Puis, en discutant cette citation à partir de l'aventure d'Ulysse chez Homère, et l'aventure mortelle et esthétique chez Jankélévitch. Pour parvenir à une conclusion générale concernant la relation aventure, mort, liberté. I. L'aventure peut dialoguer entre la mort et la liberté L'aventureux se lance librement dans l'aventure et risque la mort, juste pour prouver à soi-même qu'il est libre. Cette liberté qui est à tout instant au risque de trouver sa fin à cause d'un acte mortel durant l'aventure. [...]
[...] Mais, cette dernière est un titre de vie, un défi contre toute captivité physique ou morale. Et en se basant sur le fait que l'aventure est un acte par lequel on cherche la liberté, même en risquant la mort, on peut comprendre cette qualification de dialogue qu'associe Tadié à l'aventure. Or, on ne peut pas admettre cette idée sans la discuter, car le paradoxe reste imposable. Ce qui nous amène à poser la problématique suivante : Quel est le déterminant de l'aventure ? Est-ce que la mort ou la liberté ? [...]
[...] Pour la liberté, ce genre d'aventure donne accès à une liberté illimitée et assez différente de celle du monde réel, c'est la liberté de l'imagination. En effet, la nature faible de l'être humain l'interdit de dépasser les limites de la nature, mais l'imagination lui donne la permission totale. Disons pour finir que l'Homme semble tout d'abord être un aventurier, qui place sa vie au fondement de son destin. Il semble avoir une liberté qui lui permet d'être responsable de ses actes, et de tenter des aventures pour atteindre une liberté de plus. Or, il est captivé par l'idée de mourir. [...]
[...] La réponse c'est que pour appliquer cette loi de mort, et la prendre comme mesure dans la caractérisation de l'aventure, il faut ajouter une condition ; celle de la liberté, et que Jankélévitch ne cesse de mentionner, surtout chez l'aventureux qui s'engage dans l'aventure volontairement. Et pour Ulysse, la guerre de Troie était pour lui une aventure, car elle était un acte volontaire de sa part, mais pour les Troyens, elle n'était nullement une aventure, puisque leur contribution à cette guerre était un acte non choisi. L'aventure est une expérience qui se balance entre la liberté et la mort. [...]
[...] De plus, même le commencement n'est pas toujours libre, et pas en quête de liberté. Parfois, on est contraint à vivre et à engager des aventures pour différentes raisons, et surtout pour gagner son pain. C'est le cas de l'aventurier chez Jankélévitch, qui n'est pas libre dans son choix de l'aventure, et s'il a une autre méthode plus légère et plus facile pour remonter sa vie, il va la choisir. Ainsi, Jankélévitch dit : « L'homme aventureux représente un véritable style de vie, au lieu que l'aventurier est un professionnel des aventures, pour ce dernier, l'essentiel n'est pas de courir des aventures, mais de gagner de l'argent, et s'il savait un moyen de gagner de l'argent sans aventures, il choisirait ce moyen ». [...]
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