Importance du verbe « se soucier » ; il implique deux attitudes possibles par rapport à l'avenir : soit qu'on le laisse advenir sans s'en occuper, soit au contraire qu'on prétende en tenir compte.
Quoi que l'on fasse, l'avenir surviendra : est-ce une raison suffisante pour ne pas s'en soucier ?
En fait, l'avenir est sans cesse l'horizon de notre action : le présent s'organise en fonction de ce qu'on voudrait plus tard, et il détermine le sens ou l'utilisation de notre passé (...)
[...] Une telle situation est peut-être concevable, ou réelle, dans certains états pathologiques (au même titre que sont pathologiques les amnésies sérieuses), mais elle semble peu vraisemblable pour un individu normal qui serait entraîné, même sans le vouloir, à tenir compte malgré tout de son avenir dès qu'il prétendrait entreprendre quoi que ce soit De la prise en compte au souci Mais cette façon de tenir compte, en toutes circonstances, de l'avenir (au moins individuel), n'est peut-être pas synonyme d'un véritable souci. Celui- ci implique en effet une tâche plus exigeante, ou une attitude plus scrupuleuse : pour qu'il intervienne, il ne suffit pas de suivre les conditions habituelles de notre existence. Le souci s'oppose à l'insouciance, et après tout, cette dernière peut accompagner une vie banalement déterminée par l'avenir, pour peu que celui-ci ne soit pas un sujet de préoccupation pour l'individu. [...]
[...] En fait, l'avenir est sans cesse l'horizon de notre action : le présent s'organise en fonction de ce qu'on voudrait plus tard, et il détermine le sens ou l'utilisation de notre passé Les pièges à éviter Pas de cours général sur la temporalité humaine : le présent et le passé ne peuvent ici être analysés que relativement à l'avenir et à la question posée à son propos. Ne pas négliger le verbe se soucier : il suppose que l'homme puisse exercer une action sur ce qui advient, ou s'y préparer. L'avenir le plus lointain est évidemment la mort : on n'en profitera pas pour transformer le sujet en une réflexion du style philosopher c'est apprendre à mourir La problématique En apparence, nous sommes pris dans le temps, qui s'écoule sans que nous y puissions quoi que ce soit. [...]
[...] Nos gestes, nos comportements, nos discours n'existent que pour préparer ce qui aura lieu, quelle qu'en soit la nature et qu'il s'agisse ou non d'événements importants Une prise en compte permanente 1 C'est l'avenir qui utilise le passé Pour agir au présent, je dois utiliser des connaissances (même élémentaires : marcher, acheter un ticket de métro) qui ont été antérieurement acquises. Je recours ainsi à mon passé. Et, à nouveau, il est facile de constater que l'existence la plus banale ne peut se dérouler que grâce à ce passé : l'intervention du langage suppose son apprentissage antérieur, comme la conduite d'une automobile ou la lecture des enseignes de magasins. Ma vie au présent n'est possible qu'en prenant appui sur le passé . [...]
[...] Ainsi se profile un devoir universel, qui prend en compte l'existence future de l'humanité dans son ensemble, et qui peut se traduire aujourd'hui par le souci de laisser à nos successeurs une terre encore vivable : pour Hans Jonas, il y a là des devoirs nouveaux à concevoir et à respecter, faute de quoi la responsabilité de quelques générations, abandonnant derrière elles une terre devenue invivable, sera évidemment lourde. L'anticipation des dégâts écologiques doit alors être pensée au présent. Conclusion Se soucier de l'avenir se révèle ainsi un devoir, à de multiples niveaux, car l'avenir concerne non seulement l'individu singulier, mais sa société et, plus largement, l'humanité entière. [...]
[...] Dès lors, pourquoi se soucier de l'avenir, puisque de toutes façons, il adviendra ? Contrairement à une conception commune, la temporalité, pour l'homme, trouve son sens à partir de l'avenir : c'est bien ce qu'il sera (ou ce que l'on voudrait qu'il soit) qui détermine notamment le présent, au moins à égalité avec ce que produit le passé. Dès lors, l'être humain doit tenter, sinon de maîtriser intégralement - ce qui est sans doute impossible - son avenir, du moins de le penser et de s'y préparer Utiliser ses connaissances Selon saint Augustin, les trois aspects du temps sont trois modes de non- existence : dans ce cas, pourquoi se soucier d'un néant ? [...]
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