Certains déclarent « voir l'avenir ». On pourrait penser par exemple au phénomène de la « voyance », qui porte en effet bien son nom. Les « voyants » croient saisir par avance un événement qui arrivera dans le futur, de telle manière que cette saisie s'apparente à la perception sensible. En réalité, ce qu'ils voient effectivement, ce sont les prémisses des événements futurs. L'auteur désigne ces prémisses par deux noms : cause et signe. Une cause implique la réalisation assurée de son effet. Lorsque l'on s'assure de la présence d'une cause, il est impossible que son effet ne suive pas, à moins qu'on l'empêche (...)
[...] Conclusion L'intérêt philosophique de ce texte peut à présent être dégagé : la définition rigoureuse du présent, comme étant à la fois ce qui est actuel et ce qui existe, permet de montrer que l'événement futur n'existe pas, il est simplement anticipé. Cet argument permet de comprendre que le temps lui- même est une production de notre esprit, et ne correspond à rien dans les choses elles-mêmes, pour qui il n'y a qu'existence ou non-existence. Le temps s'explique par le fonctionnement de notre esprit, qui investit l'avenir de toutes ces images suscitées en lui par la perception des signes. [...]
[...] La suite répond à une objection implicite que l'on pourrait formuler ainsi : Pourtant nous croyons bien que le futur est là, j'ai bien l'impression que lorsque je regarde l'aurore, c'est comme si je pouvais voir ce qui va suivre, le lever du Soleil Certes, répond l'auteur, nous croyons le voir, mais c'est parce que nous saisissons une image mentale de ce qui doit se produire. Cette image mentale correspond à ce que le signe annonce. En effet, quand nous pensons que telle chose est le signe d'une autre, il suffit que nous percevions le signe de la première pour que nous rappelions à notre souvenir l'image de la seconde. Cette image, qui est seulement rappelée à l'imagination, est bien perçue directement, et sans cette deuxième perception, je ne pourrais pas prédire l'avenir. [...]
[...] En prenant ces signes ou ces causes (par exemple les nuages qui s'amoncellent dans le ciel), pour les événements qu'ils annoncent (l'orage) ; ou encore, dans le cas de la voyance, telle ou telle disposition de l'individu dont on cherche à connaître l'avenir, pour des événements qui pourraient lui arriver, ils se trompent sur l'acte de leur esprit. Ils croient percevoir l'événement futur, alors que leur esprit se livre à une opération complexe, qui consiste à percevoir un signe qui existe, ici et maintenant, à imaginer ce dont il est le signe, et à anticiper sur la réalisation de cet événement qu'ils forgent dans leur esprit. L'avenir est le résultat d'une opération mentale, c'est pourquoi on peut dire qu'il est conçu. [...]
[...] Introduction à rédiger 1. Ceux qui disent voir l'avenir ne disent pas la vérité : on ne voit pas l'avenir, on le prédit Lorsqu'on déclare . en eux-mêmes Certains déclarent voir l'avenir On pourrait penser par exemple au phénomène de la voyance qui porte en effet bien son nom. Les voyants croient saisir par avance un événement qui arrivera dans le futur, de telle manière que cette saisie s'apparente à la perception sensible. En réalité, ce qu'ils voient effectivement, ce sont les prémisses des événements futurs. [...]
[...] À la fin de ce premier moment, qui a permis de bien indiquer les raisons de la méprise, demeurent deux zones obscures, que l'exemple qui suit doit s'attacher à éclairer : l'auteur affirme que nous ne voyons pas l'avenir. Pourtant la fin du paragraphe laisse entendre que nous voyons, présentes en nous-mêmes les conceptions qui constituent l'avenir. Comment comprendre cela ? Que voyons-nous exactement, et pourquoi est-ce pour nous impossible de voir directement l'avenir ? La deuxième zone d'ombre est liée à celle-ci : pourquoi l'auteur insiste-t-il sur le verbe être dès la deuxième ligne du texte ? 2. [...]
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