On considère souvent qu'autrui entrave notre liberté, simplement par sa présence, ses actes, ses paroles, ou simplement par le regard qu'il porte sur nous-mêmes. Effectivement, la liberté se définit par l'absence de contraintes, le fait de pouvoir accomplir notre volonté sans retenue aucune. Cependant, l'existence d'un autre que soi peut être perçue comme un obstacle, empêchant de façon indirecte notre Volonté propre de guider nos actes.
Cependant, Autrui permet l'existence et l'affirmation de soi, de notre humanité et de notre liberté. Car si l'on vivait sans Autrui, plongé dans une solitude profonde, les valeurs humaines n'existeraient pas, et par conséquent, la notion de liberté non plus.
[...] Ainsi, l'apparition d'un Autre que soi nous fait prendre conscience que ces objets ne nous sont pas exclusifs, que le monde va nous échapper pour aller vers cet Autre et d'une certaine manière, provoquer une frustration. Cet autre, par son simple regard, nous englobe dans le monde qui l'entoure et nous renvoie au rang d'objet. Autrui nous dérobe à nous- mêmes, nous dépossède de notre être à tel point que nous en perdons notre liberté. Autrui fait partie intégrale de notre existence. [...]
[...] Si on est seul, nul besoin de lois. C'est donc pour autrui que nous respectons des règles. D'ailleurs, d'après Kant, le rapport de réciprocité entre les hommes n'est possible que si l'on respecte l'autre et que l'on se respecte soi-même. Si la liberté est seulement régie par notre Volonté, alors on peut affirmer qu'autrui limite ma liberté. Si l'on en croit le soliptisisme, on peut acquérir un maximum de liberté par la connaissance la plus approfondie possible de soi. Chacun est seul dans sa conscience et sa pensée, et ne peut par conséquent pénétrer dans la conscience de l'Autre. [...]
[...] Selon Rousseau (Contrat Social), en refusant de vivre en société, on perd donc notre liberté, puisque "homme de la nature", autrement dit l'homme qui vit à l'écart des autres, ne détient ni conscience, ni valeurs morales. Il a perdu sa liberté. On peut également constater qu'Autrui est à l'origine de la culture. La société ne garantit pas seulement notre survie, elle permet également l'expression des dimensions spécifiques de l'existence des hommes. Les valeurs culturelles, telles que le langage, ne peuvent exister qu'en la présence d'Autrui. Car autrement, elles seraient inutiles et dépourvues de sens. Si l'on crée une œuvre d'art, c'est bien dans le but qu'Autrui la voit. [...]
[...] Autrui incarne une limite à notre liberté, en ce qu'il incarne le "non-soi". Si l'on définit la liberté par le libre arbitre qui est " la puissance que nous avons de faire ou de ne pas faire quelque chose " (Bossuet), alors on peut considérer que nous agissons selon notre bon vouloir, sans que rien ni personne n'aie d'influence sur nos choix et décisions. Mais autrui occupe une place qu'il nous est impossible d'occuper. Dans ces conditions, on peut dire que nous ne sommes pas totalement libres, car il est impossible d'être l'autre, de prendre sa place, ce qui indirectement ne nous permet pas d'appliquer le libre arbitre et d'avoir une liberté totale. [...]
[...] Autrui est-il limite ou condition de ma liberté ? On considère souvent qu'autrui entrave notre liberté, simplement par sa présence, ses actes, ses paroles, ou simplement par le regard qu'il porte sur nous-mêmes. Effectivement, la liberté se définit par l'absence de contraintes, le fait de pouvoir accomplir notre volonté sans retenue aucune. Cependant, l'existence d'un autre que soi peut être perçue comme un obstacle, empêchant de façon indirecte notre Volonté propre de guider nos actes. Cependant, Autrui permet l'existence et l'affirmation de soi, de notre humanité et de notre liberté. [...]
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