Comment l'individu se construit-il l'image de l'autre ? La psychologie de l'enfant nous explique que cette perception n'est pas innée. Il faut qu'il y ait fusion avec le monde. Et pour cela, il faut du temps pour que l'enfant prenne conscience de ses membres. Après, il se reconnaît dans le miroir, en temps que réalité solitaire.
La maîtrise du langage est une forme de conscience de soi, mais aussi de l'autre. Autrui devient un autre soi-même quand l'enfant joue. Le véritable jeu implique un échange quand l'enfant prendra le point de vue de l'autre. Après le jeu solitaire, on joue à être un autre (via le déguisement, le jeu de rôle…).
Être conscient, c'est être conscient des différents rôles que l'on peut jouer. La communication avec autrui, c'est prendre successivement divers rôles, dans un jeu de personnalités fondamentalement multiples. Le rapport est difficile, car autrui, ce n'est pas soi, mais ce n'est pas non plus une chose comme une autre.
[...] Une société en autarcie consiste en une société qui se suffit à elle-même. Ceux qui n'ont pas besoin de la cité pour s'affirmer sont les Dieux ou les exilés, les marginaux. Un homme qui n'est ni l'un, ni l'autre, a besoin de la société, de façon indispensable. L'argument finaliste, c'est que si l'homme a des yeux, c'est pour voir. S'il a une voix, c'est pour crier comme les animaux, alors que la parole est un moyen pour partager les valeurs pour vivre en société. [...]
[...] Mais pourquoi ? Parce qu'il y a le gain, à savoir la satisfaction des désirs et des besoins, à l'instar des animaux ; mais aussi la sécurité, qui découle du gain, autrui est alors perçu comme une menace, la peur de l'autre nous enjoint à nous défendre ; et enfin la réputation, autrement dit, l'honneur. Pour échapper à la mort, ils se soumettent à n'importe qui, même à un tyran. On renonce à sa liberté par sécurité. Le pouvoir politique ne fonctionne que par la peur et l'oppression. [...]
[...] Par l'intermédiaire de la société, l'homme va entrer dans la sphère de la morale. La bête brute va alors être capable de se métamorphoser en un être raisonnable. Il s'agit là d'une certaine ruse de la Nature. Si le conflit n'est pas la règle générale de rapport entre les hommes, ils ne seraient jamais sortis de la bestialité. La lutte, la violence, tout ceci va se dépasser pour devenir la culture, sous la forme d'une sorte de Providence. La Nature apparaît alors comme la solution de la contradiction. [...]
[...] Ces deux caractères sont dans l'homme et donnent naissance à l'Histoire, aussi bien psychologique, que théorique. Un enfant a besoin de conflit pour se construire. La conjonction des deux caractères donne le conflit qui lui-même construit l'humanité, ce que nous sommes. Le développement de nous-mêmes se fait alors par le conflit. La paresse, c'est se replier sur soi pour accumuler les forces, sans autrui, l'homme serait passif à jamais. Les hommes sont liés les uns aux autres par une grossière disposition morale naturelle. L'homme aurait une sorte d'instinct naturel de pitié. [...]
[...] Autrui Introduction 2 I. La connaissance d'autrui 3 La constitution d'autrui 3 Pouvons-nous connaître autrui ? 3 II. Problème des relations avec autrui 4 Les deux pôles de l'anthropologie culturelle 4 L'insociable sociabilité (Kant) 4 Conclusion 5 Introduction On peut commencer à étudier le thème d'autrui avec le roman de Michel Tournier, Vendredi ou les limbes du Pacifique. Dans ce roman, l'auteur reprend le thème de Robinson Crusoë, pour ensuite philosopher sur ce thème. Son extrapolation philosophique est née de la solitude d'un naufragé. [...]
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