Il existe des qualités types pour faire un bon dirigeant. Les chefs qui parviennent à leur objectif sont souvent les plus redoutables. En effet, il vaut mieux être redouté qu'aimé, et il est toujours plus prudent d'être cruel que de faire preuve de compassion. Les circonstances n'ont rien à voir là-dedans, et l'âme humaine est ainsi faite que le chef qui fait preuve de compassion va forcément se faire déborder, tôt ou tard. Parce que la nature humaine est ambivalente. Une part de lumière, une part d'ombre. Il y a toujours un moment où la compassion sera prise pour de la faiblesse. Si elle est prise pour une faiblesse, elle en devient une. Ce qui compte, c'est la force que le peuple place en son dirigeant. Ce n'est qu'une question de perception, donc de symbole, d'image. Et cela se travaille.
[...] La lecture semble avoir été le seul divertissement auquel Machiavel se soit adonné dans sa jeunesse. Il était né en 1469 dans une branche relativement pauvre d'une famille florentine par ailleurs riche et puissante. Son éducation peu conventionnelle n'a nullement freiné sa progression professionnelle et sociale, et en 1498, alors qu'il n'avait que vingt-neuf ans, il fut nommé chancelier de Florence. L'Italie de cette époque était la proie d'un véritable chaos politique. Aucune de ses quatre principales villes-Etats n'était capable de résister aux influences étrangères. [...]
[...] C'est un texte totalement rationnel, d'une grande justesse psychologique, et qui va droit au fond des choses avec une rare lucidité. Si vous êtes un prince qui gouverne un Etat, votre premier objectif est de garder le pouvoir et de gérer les affaires à votre avantage. Machiavel explique comment y parvenir, utilisant un grand nombre d'exemples historiques, et avec une totale absence de sentimentalisme. Pas la peine de se couper les cheveux en quatre. Vous voulez une formule ? La voilà. [...]
[...] Alors il imagine une solution fabuleuse. Il demande à ses hommes de cacher sa mort pendant au moins trois ans. Il estime que c'est le temps nécessaire pour avancer sur Kyoto. Un type qui a une silhouette proche de la sienne le remplace, et malgré les rumeurs, les clans adverses admettent que le chef est toujours vivant, puisqu'on le voit. De loin, bien sûr, toujours de loin, mais on le voit. Etre vu, être présent par des signes ou des symboles, être craint : c'est la leçon du pouvoir. [...]
[...] Autour de Machiavel Il existe des qualités types pour faire un bon dirigeant. Les chefs qui parviennent à leur objectif sont souvent les plus redoutables. En effet, il vaut mieux être redouté qu'aimé, et il est toujours plus prudent d'être cruel que de faire preuve de compassion. Les circonstances n'ont rien à voir là-dedans, et l'âme humaine est ainsi faite que le chef qui fait preuve de compassion va forcément se faire déborder, tôt ou tard. Parce que la nature humaine est ambivalente. [...]
[...] La justification n'est pas le domaine de Machiavel. Le Prince est un livre de moyens plutôt que de buts. La philosophie politique de Machiavel reflète intimement sa vie, son époque et les circonstances. Il a été très impliqué pendant l'essentiel de son existence dans la politique de l'Italie au moment de la Renaissance. Comme il avance en âge, on voit les grandes lignes de sa philosophie qui émergent, point après point, jusqu'à ce que soudain il tombe en disgrâce et perde tout ce qu'il considère comme primordial dans sa vie. [...]
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