Quelle attitude convient-il à l’Homme d’adopter vis-à-vis de l’animal ?

Thèmes abordés

Attitude à adopter, Homme, animal, animal vénéré, animal méprisé, relation entre l'Homme et l'animal

Résumé du document

La formulation du sujet interroge, par la conjonction de coordination « et », les relations entre l'Homme et l'animal ; cette conjonction est neutre et pourrait donc tout aussi bien manifester la simple volonté d'accoler les deux termes. Cependant, la théorie darwinienne de l'évolution veut que l'Homme descende du singe par l'effet de mutations génétiques intervenues par hasard, ayant perduré et s'étant développées selon le principe de la sélection naturelle : le meilleur chasse le moins bon. Ce schéma explicatif s'est peu à peu imposé, jusqu'aujourd'hui ne plus guère faire de doute pour la quasi-unanimité des esprits scientifiques.

Extraits

[...] Les Romains attribuent la survie de Romulus et Remus, les jumeaux fondateurs de leur ville, à une louve qui les nourrit et les élève. Les animaux protecteurs sont également présents chez les indiens d'Amérique du Nord, notamment dans leurs totems se terminant souvent par des têtes d'oiseau. Il n'est pas étonnant, de ce point de vue, que le chef de tribu indienne qui résista à l'armée américaine, et notamment au général Custer lors de la bataille de Little Big Horn, se fît appeler Siting Bull, le taureau assis. [...]

[...] Ainsi, enfermés derrière les grilles des jardins zoologiques, les animaux s'emmerdent comme le chante Bénabar dans Le Zoo de Vincennes Les conditions de vie des animaux sont bien souvent déplorables dans les zoos, et fournissent aux associations de défense animale le prétexte à de nombreuses plaintes, comme l'a montré le cas de ce zoo d'Asie où les animaux n'étaient que peu ou pas nourris, où le lion n'est qu'un vieux beau à bedaine Le Zoo de Vincennes Certes, les pays développés font de véritables efforts pour moderniser leurs parcs zoologiques et en faire de véritables réserves animales où les animaux ont de l'espace pour vivre. Reste que l'Homme est parfois extrêmement cruel avec les animaux encagés, qu'il agisse sciemment ou non. [...]

[...] Ce face à face avec un grizzli est pourtant le premier moment où il est vraiment confronté à l'humilité que doit conserver l'Homme face à l'animal. Du point de vue de la psychologie, l'animal est une source incroyable de motivation et d'espoir en la vie pour l'Homme. Parce qu'il est naturellement bon, comme le sauvage de Rousseau, c'est-à-dire sans préjugés ni valeurs morales, l'animal est pour l'Homme un lien avec la vie originelle, avec l'essence de sa propre humanité. Romain Gary, dans un des passages les plus marquants de sa Promesse de l'aube, explique qu'enfant, un jour, prêt à en finir, il s'installe sous un tas de buches, s'arc-boute pour le faire s'effondrer sur lui, mais avant qu'il n'ait poussé, un chat miteux s'introduit sous le tas de bûche et lui lèche le visage encore plein de miettes de gâteau. [...]

[...] L'animal n'est pas seulement utilisé pour nourrir l'Homme, il est aussi une source d'habillement. Si utiliser la peau des animaux pour se couvrir est une technique éprouvée qu'utilisaient déjà l'Homme de Neandertal, user pour cela de la peau d'animaux en voie de disparition est plus discutable. Les visons d'Europe sont aujourd'hui en voie de disparition en grande partie parce que leur fourrure est utilisée pour confectionner des manteaux. Il n'est pas question que de la mort d'animaux, la manière est là aussi en cause. [...]

[...] C'est bien là que le bât blesse. Si l'Homme se considère -à juste titre sans aucun doute- comme supérieur à l'animal, il a tendance à oublier ce qu'il lui doit et les désastres qu'entraînerait pour lui la disparition des espèces animales. Ainsi, la disparition des abeilles, prévue à brève échéance si l'Homme ne cesse de déverser sur ses plantations des pesticides, entraînerait une chute de la pollinisation, la disparition de centaines d'espèces florales, donc animales qui s'en nourrissent ; et le cycle continuerait. [...]