Le mot « technique » vient du grec technikos, qui concerne un art et de tecné qui désigne l'art manuel, l'habileté à faire quelque chose. Si nous prenons le sens ancien de « technique », nous pouvons dire que c'est un ensemble de procédés empiriques mis en œuvre pour réaliser certaines fins. Au sens moderne, c'est l'ensemble de procédés par lesquels on applique des connaissances scientifiques pour obtenir un résultat déterminé. Notons que la technique est proprement humaine, car un projet en est à l'origine. Elle nécessite donc une projection dans l'avenir, l'homme vise un résultat, atteignable par la technique. Mais en réalité, c'est là la définition d'« une » technique. « La » technique désigne, elle, est l'ensemble des productions humaines et des procédés qui visent à garantir aux hommes une certaine maitrise de leur environnement.
[...] En effet, la technique a tout d'abord eu comme objectif de satisfaire les besoins des hommes. L'homme peut donc, grâce à la technique, manger à sa faim, se protéger du froid et des prédateurs éventuels grâce aux techniques développés comme celle de la pêche, du feu ou encore grâce à l'élaboration technique d'armes. Mais il peut alors nous apparaitre que l'homme est aliéné par la technique, car il dépend d'elle pour assurer ses besoins. Cependant, nous pouvons nuancer, si ce n'est révoquer cette objection. [...]
[...] L'homme peut ainsi se protéger du milieu hostile de la nature : par exemple, lorsque le froid lui est insupportable, grâce à la technique, l'homme peut s'en accommoder. En effet, par le frottement de deux pierres, des étincelles surviennent et l'homme peut ainsi créer pour lui un élément naturel et en retirer l'avantage escompté, ici, la chaleur. Cependant, la technique ne permet pas un contrôle total de la nature. La mer, élément naturel impétueux, semblait inatteignable pour l'homme. En développant une certaine technique, il réussit pourtant à aller à sa rencontre. [...]
[...] L'homme, dans la chambre à gaz, était en effet impuissant face à une technique, qui avait été, certes, développée par des scientifiques, mais dont l'objectif était l'extermination d'un peuple. On peut donc dire que la multiplicité d'objectifs qu'offre la technique peut conduire l'homme aux choix les plus dramatiques. C'est bel et bien là une forme de domination de la technique sur l'homme, car par la multiplicité d'objectifs qu'elle lui offre, elle le conduit à choisir des extrêmes. Enfin, face à cette domination de la technique sur la nature et sur l'homme, la question éthique doit se poser. [...]
[...] En outre, le cadre éthique doit évoluer. En effet, la technique moderne qui vise à dominer l'homme a pris ce dernier comme fin, comme objet. Elle a introduit un objet inédit, produit des conséquences inédites, le cadre éthique ne peut alors plus contenir cela, il doit évoluer. Il faut alors, selon le chapitre I de l'œuvre du philosophe Jonas, le principe de responsabilité, introduire les prescriptions de l'éthique du prochain, c'est-à-dire la justice, la miséricorde, l'honnêteté, dans la sphère quotidienne de l'action humaine. [...]
[...] D'autre part, la technique, dans le cadre du travail humain, stimule les capacités intellectuelles des hommes, ce qui vise à les faire évoluer. Par exemple, lors de l'invention d'outils, l'homme doit projeter mentalement l'action à accomplir et, considérant ses lacunes physiques naturelles, il doit trouver le moyen le plus adapté pour réaliser cette fin et quelles productions techniques utiliser afin d'y advenir. Cela stimule ses capacités intellectuelles qui ne peuvent donc qu'évoluer. Cependant, nous pouvons nuancer ce constat. En effet, cette stimulation intellectuelle ne concerne pas tous les travailleurs. [...]
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