Dissertation philosophique en trois parties et trois sous parties sur le thème du désir: faut-il tous les assouvir? N'y a-t-il pas une contradiction entre la réalisation de tous ses désirs et les lois morales ?
[...] Pourtant, n'est-il pas humain de vouloir plus que le nécessaire, de désirer ce qu'il y a de mieux, de parfait ? Ne vaut-il pas mieux avoir les désirs les plus grands que de se cantonner aux désirs naturels ? L'homme peut désirer au-delà de ce que propose la simple nature. Est-il possible de concilier l'impétuosité du désir à la nécessité de constamment être en accord avec la réalité ? Tant que l'on s'identifie au désir, on demeure dans une situation d'attente qui provoque l'impatience, donc la souffrance. [...]
[...] En cela, satisfaire ses désirs, n'est pas toujours une bonne règle de vie dans le sens moral du problème. Car, en-dehors de la morale, l'homme n'est pas heureux, dans la mesure où il est toujours jugé par autrui. Conclusion : La question était de savoir si assouvir ses désirs est une bonne règle de vie, autrement dit si, pour faire naître un véritable contentement de l'âme, il faut satisfaire les désirs. En réponse, on peut dire qu'accomplir ses désirs n'est pas toujours une bonne règle de vie, aussi bien dans la question du bonheur que de la morale. [...]
[...] Pourtant, il est certain que désir et besoin s'opposent dans leur nature même. Peut-être qu'ils paraissent proches en raison d'une cause, d'une origine identique. Il semble que le désir naisse d'un manque. En effet, s'il n'y a pas de manque, il ne peut pas y avoir de désir car rien ne nous y pousserait. On ne désire pas ce que l'on possède, on ne désire que ce qui nous manque. Ce n'est donc que la sensation de manque qui peut faire naître l'envie, le désir. [...]
[...] Cependant, il ne sert à rien de se résigner, de s'en remettre à la fatalité, pour renoncer au désir. La meilleure attitude est celle de la modération, juste milieu entre l'exubérance et la frustration. C'est bien pour cette raison que le désir peut garder sa place, dans la mesure où nous ne sommes plus dépendant vis-à-vis de lui. C'est de cette manière, lorsque l'on prend du recul par rapport à nos désirs, que l'on peut espérer accéder au bonheur. Toutefois, la vie bonne n'est pas uniquement la vie heureuse. [...]
[...] Ainsi, lorsqu'il est subordonné à la Raison, le désir devient un élément positif. Rappelons, d'ailleurs, que la philosophie ellemême est désir. Le désir n'est donc pas systématiquement immoral, hors de portée de la Raison. La morale est désintéressée. Il ne faut pas seulement agir en accord avec le devoir mais bel et bien par devoir. Seul est moral celui dont la volonté est bonne et qui agit en fonction de l'unique respect de la loi morale établie par la société. [...]
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