« L'homme, qui, suivant le conseil du bouddhisme, tuerait en lui le désir, perdrait toute raison d'agir » écrit l'écrivain Gustave Le Bon. Se heurtant ou non à la réalité, nos désirs déterminent nos actions en elles-mêmes, ou, du moins, notre manière d'agir, notre investissement. Ils semblent donc constituer un véritable moteur, la manifestation de la liberté de l'esprit humain, ainsi que l'origine de la fertilité de celui-ci. Cependant, faut-il assouvir tous ses désirs ? (...)
[...] En effet nous avons pu constater l'impressionnante variété et variabilité des désirs humains, et que la décision d'assouvissement ou de non-assouvissement doit se faire raisonnablement par une analyse particulière de ceux-là. Finalement, il n'y a aucun intérêt pratique à généraliser tous les désirs. A chacun ses désirs et à chacun la responsabilité des les assumer en fonctions de leurs caractères propres. Pour terminer, nous pouvons nous demander : Quand bien même l'homme parviendrait à apprivoiser ses désirs, un par un, pourrait-il atteindre l'ataraxie, le Nirvana ? [...]
[...] En effet le stoïcien renonce à l'assouvissement de tous ses désirs. Le stoïcien est désespéré au sens où il n'espère plus rien des mondes extérieurs, il inhibe ses désirs et considère que le bonheur réside en l'unité intérieure, en la réflexion, et se préserve de toute émotion, de toute passion. Selon le stoïcien Epictète, le fait de se persévérer dans l'assouvissement des désirs vains c'est s'éloigner du bonheur car ces désirs sont relatifs à l'aspiration à la gloire, à la beauté, à la richesse et nous n'avons aucune emprise sur ces dernière, elles ne sont pas en notre en pouvoir. [...]
[...] Par exemple, je suis attiré par la photographie ? Je me rends bien vite compte du fait que cet art nécessite des connaissances techniques considérables et précises, mais aussi un certain œil. Les difficultés rencontrées m'obligent à m'investir davantage et le moindre progrès devient source de satisfaction. D'autre part, je découvre les différents domaines de la photographie et je précise mes goûts. Ainsi, la dimension concrète du désir, c'est-à-dire ses conséquences dans la réalité doivent être absolument prises en compte. [...]
[...] Supprimer tout les désirs, c'est laisser la place à un seul désir obsédant et à la terriblement frustrante résistance de la réalité à l'assouvissement de celui-ci. Mais alors, quelle est l'alternative ultime ? Troisième partie : Nous prenons donc conscience du fait que finalement, la question n'est pas de savoir s'il faut ou non assouvir tous ses désirs, car leur variabilité est incroyablement grande, mais que la question est de savoir qu'est-ce qui doit conditionner l'assouvissement ou non d'un désir. Qu'est-ce qui oriente ce choix ? En premier lieu, l'affection a une place non négligeable si ce n'est même essentiel. [...]
[...] Contrairement à cela, l'assouvissement des désirs vains mène à l'affliction. L'Epicurisme est donc un Eudémonisme. D'autre part, le second point à considérer est l'objet du désir et par la même l'intention du sujet ; d'où le caractère moral ou immoral d'une action. Les valeurs morales de la société conditionnent cela. Enfin, pour rendre un désir le plus constructif et le plus bénéfique possible il faut l' éduquer l'affermir. Comme le dit Hegel, ce qui permet cela est avant tout la résistance de la réalité. [...]
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