« Cinéma, radio, télévision… les modes de transmission d'histoires s'ajoutent, mais ne s'éliminent pas. Il y aura toujours des lecteurs de livres papier », assure Bernard Werber, écrivain français.
Si on se plonge dans l'étude historique du livre, on se rend compte que sa vie a suivi les évolutions des innovations techniques et technologiques qui ont amélioré la conservation du texte. Des tablettes d'argile utilisées en Mésopotamie au IIIe millénaire avant Jésus-Christ au papyrus, au parchemin puis au codex (ensemble de parchemins reliés puis de feuilles de papier), le support de l'écriture n'a jamais cessé d'évoluer.
Le livre imprimé sur papier tel que nous le connaissons aujourd'hui date de l'élaboration de l'imprimerie par Johannes Gutenberg vers 1450. De même que l'imprimerie au Moyen-âge est apparue comme une véritable révolution permettant d'abaisser le prix des livres et d'augmenter leur nombre ; à partir des années 1990, avec la généralisation du codage numérique et Internet, la révolution numérique semble être à ce jour la révolution finale du livre, avec l'avènement de celui-ci sous format numérique. Toutefois, certains voient dans l'essor du livre numérique la mort annoncée du livre papier, donc du livre en général si tant est qu'on puisse le définir de par son caractère matériel.
[...] Pour des étudiants français par exemple, l'odeur du livre imprimé est considérée comme une qualité. - Selon un sondage du syndicat national de l'édition de juillet 2011, les livres numériques en France représentent seulement du marché. - Les lecteurs restent fidèles : Marc Levy a vendu 1,6 million d'exemplaires en 2010 en France, Guillaume Musso exemplaires. De plus, le phénomène des best-sellers comme Da Vinci Code de Dan Brown, Le seigneur des anneaux de J.R.R.Tolkien ou encore Twilight de Stéphanie Meyer ne remettent pas en question la fidélité des lecteurs. [...]
[...] - Déjà en 1933, dans La mort du livre, Maurice Escoffier (professeur à l'École libre des sciences politiques, puis ambassadeur de France à Londres et secrétaire du service français de la Société des Nations) annonce que la télévision et la radio tueraient le livre qui, en étant un bien marchand dans une époque en crise, est un bien en crise. Ainsi, face à la radio et à la télévision dont le prix est moins élevé, l'édition papier se verrait fortement réduite puis tendrait à disparaître. - Hannah Arendt, dans La crise de la culture, dénonce la culture de masse qui prendrait le pas sur la culture classique, le tout relayé par la vitesse qui fait partie intégrante de la vie sociale. [...]
[...] ( ) Les e-lecteurs ne sont pas des lecteurs : ce sont des liseurs. D'ailleurs, ils sont équipés d'une liseuse''. Ce n'est donc pas simplement le livre qui disparaît avec l'e-book, c'est la littérature. - Dans Fahrenheit 451, publié en 1953, Ray Bradbury imagine un monde dans un avenir indéterminé, où le simple fait de posséder un livre constitue un crime. Les autodafés se multiplient, le but étant de détruire tout livre ; la littérature devant être éradiquée d'une société déshumanisée où les valeurs humaines ont disparu, une société au bonheur illusoire. [...]
[...] - Par ailleurs, face au succès de certains livres, de nombreux réalisateurs font des adaptations cinématographiques de romans célèbres de William Shakespeare, d'Alexandre Dumas ou encore de Victor Hugo. Face à ce phénomène, beaucoup sont tentés de regarder l'œuvre cinématographique plutôt que de lire l'œuvre littéraire. On peut noter par ailleurs que cela vide souvent l'œuvre littéraire et l'histoire de son essence de par le résumé qui en est fait au cinéma. Le combat contre la décadence du livre. Le combat des intellectuels. - Yann Moix, écrivain et réalisateur, s'insurge contre la multiplication des livres électroniques : brûlons les e-books. [...]
[...] En outre, si le livre numérique semble remettre en question le livre en papier, on ne peut pas affirmer qu'on assiste à la mort du livre véritablement, car la diffusion sur un autre support signifie la transformation du livre : c'est donc une évolution normale qu'il a connue de tout temps ; ce n'est pas une destruction de tout ce qui existe déjà et cela n'annonce pas forcément la fin de l'impression sur papier des livres. Quoi qu'il en soit, la mort du livre, son évolution, est parallèle à celle de la société dans son ensemble. Il ne s'agit pas d'un phénomène exogène à la société et il ne peut évoluer qu'avec le consentement de celle-ci, ce qui implique que tant qu'il y aura des lecteurs de livres, le livre ne mourra pas. [...]
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