Art et vérité, perception de la nature, contemplation esthétique, savoir-faire, représentation du réel, travail personnel, perception, Aristote, interprétation de la nature, incarnation artistique, universalité
John Frankenheimer et Bernard Farrel en 1964 réalisent le film Le Train où à partir de véritables images d'archives de la Seconde Guerre mondiale, ils tentent de reconstituer de la manière la plus vraie possible les événements s'étant déroulés. Cependant, ici les auteurs ne se contentent pas seulement de projeter des images d'archive, mais de s'en servir comme support et de les assembler d'une certaine manière. Dès lors, en usant d'images vraies de la réalité, ces artistes sont parvenus à présenter un autre pan de la réalité que le spectateur n'aurait pas su percevoir autrement. Ici, l'artiste est alors vu comme celui qui, grâce à une autre perception de la nature, peut faire voir la vérité à un spectateur. Ainsi, on peut se demander s'il est possible d'associer la notion d'art et vérité.
[...] Dès lors, l'artiste en représentant le réel dans l'œuvre représente seulement ce qu'il y a de réel pour lui et non ce qui est universel. De plus, l'artiste n'est pas capable d'avoir suffisamment de connaissances pour peindre le vrai dans son œuvre. Or l'interprétation de l'artiste de la nature n'est pas commune à tous et il n'a pas la connaissance nécessaire ce qui élimine son idée d'universalité et donc de vérité En effet, l'artiste lorsqu'il peint quelque chose ne peut pas représenter exactement ce qu'il peint et ce n'est donc pas la réalité qu'il peint dans son œuvre. [...]
[...] On peut maintenant s'interroger sur l'universalité de la notion d'Idée. L'Idée étant universelle, vu qu'elle s'inscrit dans l'œuvre, alors l'œuvre est universelle L'idée étant ce qu'il y a de stable et qui ne bouge pas alors par définition et par son principe de fixité elle est universelle puisqu'elle est commune à tous. C'est ce qu'explique par exemple Léonard de Vinci dans son traité de la peinture. Il explique par exemple que chaque être vivant se caractérise par une ligne onduleuse ou serpentine qui lui est propre, et qui est l'axe générateur de la forme concrète, c'est cet axe que l'artiste va imiter et que son œuvre va avoir pour objet de faire voir. [...]
[...] De plus, le terme de vérité sous-entend une universalité du propos. Dans le sujet art et vérité , la conjonction de coordination et associe ces deux termes ce qui sous-entendrait qu'un objet destiné à la contemplation esthétique peut être associé à la notion du vrai. En effet, ce qui fait la contemplation esthétique c'est l'appréciation de la beauté de l'œuvre. Or la beauté est une certaine harmonie des sons et des couleurs inspirée par la nature qui provoque un désir esthétique. [...]
[...] Comment peut-on considérer qu'une œuvre puisse être vraie universellement ? L'œuvre est imitation de la nature et la nature est commune à tous, elle est universelle Dans le sujet art et vérité , l'alliance de ces deux termes sous-entend un rapport entre les deux, une corrélation. Le terme art est alors pensable comme une représentation même de la nature, une imitation de celle-ci où s'incarne le réel. En ce sens, l'œuvre d'art est une imitation de la Nature, l'artiste retranscrit dans son œuvre ce qu'il voit dans la nature autour de lui. [...]
[...] Lorsqu'il évoque cette réalité, il évoque alors la vérité même. Ainsi, on ne peut pas qualifier l'artiste comme étant seulement celui qui copie le réel dans son œuvre. Il est celui qui parvient à aller au-delà des apparences pour présenter ce qu'il y a de vrai dans la nature. Son œuvre est alors un support pour que le spectateur puisse percevoir la vérité résidant dans la nature étant dissimulée. Et cette vérité est par essence ce qu'il y a d'universel. [...]
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