Il faut donc voir les dangers qu'une utilité de l'art pourrait entraîner, pour voir ensuite en quoi l'inutilité est elle indispensable à toute ?uvre d'art (...)
[...] Il faut en effet éviter l'écueil qui consisterait à : - dire que l'art est utile, c'est-à-dire à affirmer qu'il a une valeur comme moyen en vue d'une fin. En effet, l'œuvre d'art serait alors considérée non plus pour sa beauté, qui est sa caractéristique fondamentale, mais pour des critères qui nous en écarteraient Peut-on dire qu'il existe une positivité de l'inutilité de l'art ? Il faut donc voir les dangers qu'une utilité de l'art pourrait entraîner, pour voir ensuite en quoi l'inutilité est elle indispensable à toute œuvre d'art. [...]
[...] Autrement dit, l'œuvre d'art est faite pour elle-même, sans aucune attente d'une utilité quelconque à première vue, contrairement aux objets qui sont fabriqués en vue d'une société de consommation. La création artistique montre que l'homme est capable de se détacher de l'utilitaire pour créer autre chose. L'œuvre d'art peut-elle avoir une utilité morale ? Toutefois l'œuvre d'art peut se voir attribuer une utilité, attribution contre laquelle semble nous mettre en garde notre sujet. - philosophes des Lumières qui défendaient la moralité du théâtre - Rousseau quant à lui refuse que le théâtre ait une morale comme il le montre dans sa lettre à d'Alembert. [...]
[...] L'art qui vise la création du beau s'affranchit de l'utilité dans la mesure où il y a une impossibilité d'expliquer la beauté par la correspondance avec une finalité. L'oeuvre d'art ne produit rien d'autre que le fait de montrer quelque chose qui ne peut avoir d'utilité instrumentale pour celui qui la contemple. Il semble pourtant par ailleurs que le fait de contempler une œuvre d'art procure des sensations, des idées, des impressions, qui si elles ne sont pas quantifiables en terme d'utilité matérielle, sont pourtant importantes aux yeux des hommes. L'inutilité matérielle de l'art est la condition de son utilité spirituelle. [...]
[...] Là où nous ne voyons dans l'objet familier que la paire de chaussures qui s'épuise dans leur utilité, V. Gog nous donne à voir ces mêmes souliers portant en eux toute la vie du paysan, tout son labeur, toute sa fatigue L'art révèle ce que la réalité n'a pas pour vocation de donner d'elle-même. Il nous invite à réfléchir sur ce que nous n'aurions pas pensé sans lui et nous peut ainsi nous montrer que la réalité ne se réduit pas à l'utile, à l'efficace. [...]
[...] En revanche, en terme de valeur d'échange l'œuvre d'art a une utilité, celle-ci étant comprise comme ce qui a une valeur non en elle-même mais dans sa possession sur un marché selon le rapport entre l'offre et la demande. On ferait alors de l'œuvre d'art un produit d'échange parmi d'autre. Mais comment peut-on imaginer qu'un objet d'art, idéal de beauté désintéressée, puisse avoir une valeur d'échange lui conférant une valeur marchande ? Une œuvre d'art dès qu'elle est considérée de façon utilitaire ne cesse-t-elle pas d'être appréciée pour sa valeur artistique ? [...]
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