Il s'agit d'une dissertation de philosophie portant sur l'Art et répondant à la question suivante : « Peut-on reprocher à l'art d'être inutile ? ». Si l'oeuvre d'art est inutile d'un point de vue pratique, cela signifie-t-il pour autant qu'elle n'a pas de valeur ?
[...] Nietzsche disait que l'art doit avant tout embellir la vie [ doit dissimuler ou réinterpréter tout ce qui est laid En ce sens, on peut prendre l'exemple des ready-made tel que Duchamp et son œuvre Fontaine. Cet artiste a réussi à faire d'un objet ordinairement laid (un urinoir), une œuvre d'art simplement en le signant et en le plaçant dans un lieu propre à l'esthétique, une galerie d'art. L'art peut également être au service d'une idéologie (réalisme socialiste en ex-URSS, architecture fasciste dans les années 30). De plus, ces œuvres sont immortelles, elles laissent des traces à jamais. Elles permettent donc une mémoire, un dialogue avec le passé. [...]
[...] En ce sens, l'art serait utile. Bergson montre que le sens de l'art est justement de nous inviter à nous détourner de la seule préoccupation de l'efficacité pratique ; l'art nous libère de l'aliénation du quotidien. En ce sens, l'art nous invite à un certain désintéressement en nous rendant disponible et ouvert à ce qui est inutile à la satisfaction des besoins. Kant disait que le goût était la faculté de juger un objet par la satisfaction ou le deplaisir d'une façon toute désintéressée En d'autres termes, cette contemplation désintéressée d'une œuvre procure une satisfaction. [...]
[...] Or, si un outil, un objet vise avant tout l'utile, une œuvre d'art ne semble pas le viser. L'œuvre d'art poursuit en effet prioritairement un but esthétique. On pourrait donc spontanément être conduit à penser qu'une œuvre d'art n'est pas utile. Kant, dans Critique de la faculté de juger assure que tout intérêt présuppose un besoin ou en produit un Or, l'art ne répond à aucun besoin. Il n'est pas nécessaire à notre survie, puisqu'à preuve du contraire, on peut se passe des symphonies de Beethoven ou encore des toiles de Picasso sans mettre en danger notre vie. [...]
[...] L'art peut alors paraître superflu. La société capitaliste l'a transformée en produit de luxe dû à son prix et sa rareté. L'œuvre d'art est alors devenue une des possession favorites des hommes riches en achetant des produits qui ne leur seront utilitaires dans l'unique but d'afficher à tout le monde leur richesse. Notre société contemporaine a alors transformé l'art à son détriment en une vulgaire marchandise luxueuse. Pour résumer, l'art ne répond pas à un besoin et peut paraître superflu. [...]
[...] La question peut-t-on reprocher à l'art d'être inutile ? peut alors paraître paradoxale, puisque, d'après ces définitions, l'art aurait un but donc une utilité pour l'homme. Or, une œuvre d'art, produit d'une activité humaine destinée à priori à la contemplation, peut-t-elle être considérée comme un moyen en vue d'atteindre une fin quelconque ? Quelle serait la raison d'être d'une œuvre ? Qu'apporte l'œuvre d'art aux hommes ? La société peut-elle se passer d'artistes ? Autrement dit, l'art nous est-il réellement indispensable ? [...]
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